Des chercheurs identifient le rôle de la « contraction » pour la formation de l’embryon humain

Publié le 2 Mai, 2024

Une équipe de chercheurs du CNRS, de l’Institut Curie, de l’Inserm, de l’AP-HP et du Collège de France a découvert que « la compaction de l’embryon humain, étape indispensable à son développement dans ses premiers jours de formation, est impulsée par la contraction de ses cellules ». Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature [1].

Le quatrième jour après la fécondation, les cellules se rapprochent les unes des autres avant de conférer à l’embryon « sa première forme ». « Il faut imaginer une ronde de personnes qui se tiennent par la main et qui se referme peu à peu », illustre Jean-Léon Maître, responsable de l’étude. Une compaction « défaillante » compromet l’implantation de l’embryon dans l’utérus.

Une découverte chez l’homme

Ce mécanisme avait déjà été identifié chez d’autres espèces comme la mouche, le poisson zèbre ou la souris, mais c’est « une première » chez l’espèce humaine. Auparavant, c’est l’adhésion des cellules embryonnaires qui était supposée jouer un « rôle moteur » dans le phénomène de compaction. « Ce qui fait que les cellules se collent les unes aux autres, ce n’est pas la quantité de colle, mais ces efforts de contraction », résume le chercheur.

Ces travaux « ouvrent la voie à une amélioration des techniques de fécondation in vitro », indiquent les scientifiques. Pour les mener, ils ont utilisé des embryons « inutilisés lors de fécondations in vitro », et congelés à différents stades de développement, entre trois et cinq jours.

NDLR : L’utilisation des embryons « surnuméraires » dans le cadre de recherches conduit à leur destruction. On pourra noter le paradoxe qui consiste à utiliser ces embryons comme des matériaux de recherche pour in fine « améliorer » les techniques qui ont servi à les fabriquer, ainsi que les embryons qui ont été implantés, considérés eux comme des enfants à naître (cf. « Un embryon est un embryon quel que soit l’endroit où il se trouve »).

 

[1] Jean-Léon Maître, Mechanics of human embryo compaction, Nature (2024). DOI: 10.1038/s41586-024-07351-x

Sources : Inserm (01/05/2024) ; AFP (01/05/2024)

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