La pénurie croissante de donneurs d’organes est un problème aujourd’hui bien connu. D’autres solutions sont recherchées pour pallier à cette pénurie (xénotransplantation, création d’organes bioartificiels, construction d’organes bioniques…). L’une d’entre elles est la production de chimères animales dans lesquelles des organes « quasi-humains » sont développés. Toutefois cette pratique pose des problèmes importants, tant du point du médical qu’éthique, analysés par l’observatoire de bioéthique de l’Université de Valence en Espagne.
Du point de vue médical, la principale difficulté réside dans le rejet immunitaire potentiel par le receveur de l’organe ainsi obtenu et greffé. Le risque de zoonose, c’est-à-dire le risque qu’un virus animal muté soit transmis à l’homme, est minime, mais doit aussi être pris en compte.
Par ailleurs l’obtention de chimères a été tentée en utilisant des cellules souches embryonnaires humaines injectées dans la souris, ce qui implique des « difficultés éthiques insurmontables, puisque l’obtention de ce type de cellules nécessite la destruction d’embryons humains ». D’autres chercheurs au Japon ont utilisé des cellules iPS obtenues à partir de cellules somatiques du patient ayant besoin de la greffe, ce qui minimise le rejet immunitaire et ne pose pas les problèmes éthiques liés à la destruction d’embryons humains. Cette dernière possibilité semble donc intéressante et susceptible d’être mise en œuvre dans un avenir assez proche.
Enfin, les cellules humaines transplantées peuvent coloniser les organes de l’animal receveur, de sorte que les animaux peuvent être générés avec des organes pratiquement humains : de nouveaux défis éthiques s’ouvrent ici, qui doivent être résolus avant d’envisager une application humaine.
Note de Gènéthique
Aux Etats-Unis, les recherches se poursuivent sur les embryons-chimères
Zenit (27/05/2016)