Le don d’organes après euthanasie encouragé en Belgique pour des donneurs « en quasi mort cérébrale »

Publié le 27 Avr, 2017

En Belgique, « des voix commencent à s’élever pour encourager le don d’organes après euthanasie », dans l’optique de proposer des organes aux 1500 personnes en attente. Dans ce contexte, le docteur Jan Bollen, du centre Médical de l’Université de Maastricht, a réalisé une étude évaluant le nombre d’organes qui auraient pu être prélevés sur les personnes euthanasiées en 2015. Selon ses estimations, au moins 10% des personnes euthanasiées auraient pu donner au moins un organe : sur les 2023 personnes euthanasiées en 2015, 204 étaient donneuses potentielles et sur 1288 demandes d’organes en attente, 684 auraient pu être couvertes par le don d’une personne euthanasiée. Sa méthode de calcul est détaillée dans le JAMA, qui précise également ces chiffres selon les organes.

 

Le professeur Jean-Louis Vincent, médecin à l’hôpital universitaire Erasme à Bruxelles (service de soins intensifs) prône lui aussi les « DCD », Donation after Circulatory Death. Il explique que pour de tels prélèvements « les donneurs ne sont pas en état de mort cérébrale mais en ‘quasi mort cérébrale’ ou ‘mort circulatoire’. (…) Parfois, tout espoir de récupération d’une vie relationnelle est perdu mais le cerveau œdématié ne conduira pas à la mort cérébrale (…) ». Ce type de prélèvement serait réalisé selon lui dans une dizaine de pays « pour les malades qui arrivent irrémédiablement en fin de vie mais dont certains organes au moins sont suffisamment sains pour être transplantés ». Le professeur Vincent considère qu’il serait « hypocrite d’attendre les bras croisés que le cœur soit complètement arrêté [pour prélever les organes], alors que c’est bien l’évolution escomptée (…) Le résultat est évident : non seulement la qualité des organes prélevés est meilleure, mais le nombre de donneurs – près de 300 cas de mort cérébrale par an en Belgique – peut être plus que triplé ».

 

Note Gènéthique :

De l’euthanasie pour le don d’organes : Qui arrêtera la machine qui s’est emballée ?

 

Institut Européen de Bioéthique (27/04/2017)

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