Royaume-Uni : des cliniques de fertilité exploitent le désespoir des couples pour en tirer le plus de profit

Publié le 28 Juin, 2019

Les cliniques de fertilité britanniques exploitent les couples désespérés pour en tirer un maximum de profit. Elles incitent à souscrire des options aussi couteuses qu’inutiles, parfois même contre-productives.

 

« S’attaquer à la vulnérabilité d’une personne si désespérée pour un enfant qu’elle s’endette et se retrouve au bord d’une crise de santé mentale n’est rien de moins qu’un crime », s’insurge une femme britannique après avoir versé toutes ses économies à une clinique de fertilité privée. Son premier enfant est né par PMA, après un diagnostic d’ « infertilité inexpliquée ». « Après des années passées à essayer de ne pas tomber enceinte, alors que je me concentrais sur ma carrière et ma vie sociale, j’ai vite réalisé à quel point cela pouvait être difficile ».

 

Elle reconnaît que la prise en charge de sa difficulté à concevoir lui a, au début, apporté un véritable soulagement. Elle s’est sentie « entre les mains des experts ». Mais aujourd’hui, elle accuse cliniques et médecins d’ « abus de confiance » sur « personnes vulnérables ». Cette confiance, elle sait que beaucoup de patients désespérés la partagent. Elle estime que le corps médical en abuse de façon malhonnête, à des fins purement lucratives. « Comme beaucoup d’autres (…) j’étais tellement absorbée par le processus que j’aurais essayé absolument tout ce  que les médecins m’auraient suggéré », « quand on nous a proposé des traitements ‘additionnels’ comme le grattage de l’endomètre et la colle d’embryon, je n’ai pas eu la bonne idée de passer des heures à consulter les études scientifiques évaluant leur efficacité ». De 5000 £, son traitement initial est passé à plus de 10 000 £, les grossesses ont toutes abouti à des fausses couches, et elle a dû abandonner les FIV, faute de revenus supplémentaires. Finalement, c’est naturellement que son deuxième enfant, bébé miracle, a été conçu.

 

Les couples en espérance d’enfant « investissent non seulement leur argent, mais aussi leur cœur et leur santé mentale ». Tant que des règles « plus strictes » ne régiront pas la PMA au Royaume-Uni, des personnes désespérées et vulnérables continueront à être exploitées par des médecins sans scrupules. « La loi doit changer », conclut la jeune mère.

The Independant, Rachel Tompkins (27/06/2019) – IVF clinics are exploiting the desperation of people like me – and there’s no law to stop it

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