Cet ouvrage, dense bien que très accessible, « vise à offrir une introduction critique au transhumanisme ». C’est au biologiste britannique Julian Huxley que l’on doit la popularisation du terme, rappelle Nicolas Le Dévédec. Le scientifique écrivait en effet en 1957 que « l’espèce humaine peut, si elle le souhaite, se transcender elle-même – pas seulement de façon sporadique, un individu ici, d’une façon, un individu là, d’une autre façon – mais dans son intégralité, en tant qu’humanité ». « Il nous faut un nom pour cette nouvelle croyance, considérait alors celui qui a été le premier Directeur de l’Unesco. Peut-être le terme transhumanisme fera-t-il l’affaire : l’homme restant l’homme, mais se transcendant lui-même, en réalisant de nouvelles possibilités de et pour la nature humaine ».
Après avoir dressé un historique des origines de ce courant de pensée et de sa constitution, l’auteur détaille les idées portées par ce mouvement. Il dépeint enfin les arguments développés par promoteurs et détracteurs, sans s’empêcher de prendre position : « Toute la pensée transhumaniste repose à vrai dire sur une conception « extra-terrestre » de l’être humain, à travers laquelle nos limites, notre matérialité, notre corporéité, notre fragilité, notre vulnérabilité, notre finitude, en définitive tout ce qui tient à l’appartenance de l’être humain au monde vivant est appréhendé de manière négative comme un obstacle à lever afin d’œuvrer à une véritable émancipation humaine. » Pourtant, « la réalité de l‘humain augmenté est aux antipodes d’un humain émancipé de tout déterminisme biologique ». « Elle est plutôt celle d’un humain toujours plus médicalisé et techno-assisté, contraint de s’adapter « corps et âme » aux exigences de croissance, de compétitivité et de productivité illimitées du système. »
Editions : Presses Universitaires de France
Date de parution : 10/042024
Nombre de pages : 128
Photo : iStock