40 % des Belges sont opposés aux soins pour les plus de 85 ans

Publié le 20 Mar, 2019

Trois études différentes ont mis en avant les mêmes chiffres stupéfiants : seulement 35 % des Belges s’opposent à ce qu’on arrête les soins vitaux aux plus de 85 ans, en vue de « conserver l’équilibre de la Sécu », et ils sont 40 % à songer sérieusement à faire des économies « en n’administrant plus de traitements coûteux qui prolongent la vie des plus de 85 ans ». Les trois études ont été menées au Centre Fédéral d’expertise des soins de santé (KCE[1]), à la Fondation Roi Baudoin et à l’Inami[2]. « Ces pourcentages en faveur de l’exclusion sont choquants », déplore le professeur Elchardus, qui a mené l’enquête pour l’Inami. La conséquence immédiate serait une « médecine à deux vitesses », les riches se payant leurs propres traitements et les pauvres, dépendants des remboursements, condamnés à arrêter leurs soins.

 

Par exemple, « si 69 % des Belges estiment légitime de dépenser 50.000 euros pour un traitement vital, ils ne sont que 28 % à conserver cette opinion si le patient a plus de 85 ans ». Pour un appareil cardiaque, les deux groupes s’équilibrent (50 %-40 %). Et « si la personne est dans le coma et que le traitement n’apporte qu’un an de vie, trois Belges sur dix sont d’accord, sauf chez les plus de 85 ans », la moitié estimant que « cela ne doit jamais être possible, quel que soit l’âge ».

 

Les Néerlandophones sont les plus nombreux à vouloir exclure des soins les personnes âgées. D’ailleurs aux Pays-Bas, les plus de 75 ans n’ont déjà plus le droit à un stimulateur cardiaque.

 

Contactés par le quotidien La Libre, le KCE s’est défendu, s’estimant « aux antipodes d’une réflexion intense sur la suppression des remboursements de soins pour les personnes âgées, ni pour quelque catégorie de population que ce soit », et la Fondation Roi Baudouin a clairement établi qu’ « aucune réflexion n’est actuellement en cours au Centre fédéral d’expertise des soins de santé, à la Fondation Roi Baudouin et à l’INAMI, quant à d’éventuelles suspensions de certaines opérations ou de certains soins ». Il semblerait que l’enquête relayée mardi par le quotidien Le Soir daterait de 2013.



[1] Le KCE est un centre de recherches indépendant qui rend des avis scientifiques sur des sujets relatifs aux soins de santé

[2] Inami : Institut national d”assurance maladie-invalidité

 

Le Soir (19/03/2019)

La Libre (20/03/2019)

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