La PMA augmente le risque de placenta accreta

Publié le 15 Avr, 2024

Selon une étude publiée le 29 mars 2024 dans la revue Nature [1], il existe un lien entre la procréation artificielle (PMA) et le risque de spectre du placenta accreta (SAP), une complication de la grossesse qui met en jeu le pronostic vital et peut entraîner une perte de sang importante pendant l’accouchement [2].

Réalisée entre 2007 et 2020 en se basant sur les données du registre national japonais de procréation artificielle, géré par la Société japonaise d’obstétrique et de gynécologie, l’étude a démontré que plus de la moitié des cas de placenta accreta étaient survenus chez des femmes qui avaient eu recours à la procréation artificielle sans antécédent de placenta prævia ni de césarienne. Sur un total de 224 043 cas de nourrissons nés vivants par voie vaginale après transfert d’embryon, les chercheurs ont constaté 1412 cas de placenta accreta dont 1360, soit 96,3%, concernaient des cycles dans lesquels les embryons avaient été congelés. Pour le reste il s’agissait d’embryons frais.

Dans ce dernier cas, la technique de l’éclosion assistée [3] et le transfert de l’embryon au stade du blastocyste (5 à 6 jours après la fécondation) augmenteraient le risque de placenta accreta. Concernant le transfert d’embryons congelés, le risque de placenta accreta augmente significativement lorsque le cycle de la femme a été artificiellement programmé, nécessitant une prise importante d’hormones pour préparer l’endomètre à recevoir l’embryon.

D’autres risques liés à la PMA étaient déjà connus comme l’hyperstimulation ovarienne, un accouchement prématuré, une plus grande prévalence d’anomalies congénitales ou encore un risque plus important de prééclampsie (cf. Deux fois plus de risques de prééclampsie avec la PMA).

 

[1] Assisted reproductive technology-associated risk factors for placenta accreta spectrum after vaginal delivery, Seung Chik Jwa, Shunsuke Tamaru, Masashi Takamura, Akira Namba, Takeshi Kajihara, Osamu Ishihara & Yoshimasa Kamei, 29/03/2024, https://doi.org/10.1038/s41598-024-57988-x

[2] Cette pathologie résulte d’une invasion anormale du placenta dans le myomètre de la paroi utérine. Habituellement, le principal facteur de risque du SAP est la cicatrisation de l’utérus lié à des chirurgies utérines antérieures telles que la césarienne.

[3] L’éclosion assistée consiste à ouvrir un petit orifice sur la couverture (zone pellucide) qui entoure l’embryon pour favoriser sa sortie et l’implantation dans l’utérus de la femme.

Source : Institut européen de bioéthique, Une étude met en lumière le lien entre procréation artificielle et risque de placenta accreta (09/04/2024)

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