Genre et avortement : le Congrès brésilien vote un article passant outre le veto du Président

Publié le 30 Mai, 2024

Le 28 mai, le Congrès brésilien a contourné un veto du président Luis Inacio da Silva pour adopter un article, défendu par le député Eduardo Bolsonaro, qui interdit à l’Etat de dépenser de l’argent public pour financer ou promouvoir des « opérations de changement de sexe sur des mineurs » et « des avortements dans des cas non autorisés par la loi ». L’avortement n’étant autorisé qu’en cas de viol, de danger pour la mère ou de malformation du fœtus (cf. Brésil : vers la dépénalisation de l’avortement ?).

Soumis au vote du Congrès brésilien, le veto du Président a été renversé par 339 voix contre 107 à la chambre basse, et 47 voix contre 23 à la chambre haute. Il avait opposé son veto après l’introduction de cet article par l’opposition dans la loi d’orientation budgétaire adoptée en janvier.

Le texte empêche également Brasilia de financer des initiatives visant à « faire disparaître le concept de la famille traditionnelle ». Il refuse que l’Etat puisse financer des projets visant à « influencer les enfants et les adolescents, de l’école maternelle au lycée », en leur présentant « des options sexuelles différentes de leur sexe biologique ».

Complément du 17/06/2024 : Plusieurs députés ont déposé une proposition de loi visant à considérer qu’un avortement pratiqué au-delà de 22 semaines de grossesse est un homicide. La peine encourue pourrait alors aller de six à vingt ans d’emprisonnement. Le texte doit être examiné en séance plénière. Le président Lula, affirmant être contre l’avortement « à titre personnel », a toutefois manifesté son opposition à la proposition de loi. Selon lui, l’avortement doit être traité « comme une question de santé publique ».

Complément du 20/06/2024 : Le président de la Chambre des députés du Brésil, Arthur Lira, a déclaré mardi que la proposition de loi assimilant l’avortement après 22 semaines de grossesse à un homicide serait examinée au cours du second semestre, au sein d’une « commission de concertation ». Les nominations pour la commission commenceront au mois d’août.

 

Sources : AFP (29/05/2024) ; RFI (16/06/2024) ; Brasil de Fato (19/06/2024) – Photo : Pixabay

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Californie : les parents ne seront pas informés si leur enfant change de genre
/ Genre

Californie : les parents ne seront pas informés si leur enfant change de genre

Le gouverneur de Californie a signé une loi visant à interdire l'adoption de règles exigeant que les écoles informent les ...
Stimulation cérébrale profonde : trois Espagnols renoncent à l’euthanasie
/ Fin de vie

Stimulation cérébrale profonde : trois Espagnols renoncent à l’euthanasie

Trois personnes qui avaient demandé l'euthanasie ont changé d'avis après avoir reçu un traitement neurochirurgical expérimental visant à soulager la ...
Mexique : un 14e Etat dépénalise l’avortement
/ IVG-IMG

Mexique : un 14e Etat dépénalise l’avortement

Au Mexique, le Congrès de Puebla a approuvé la dépénalisation de l'avortement jusqu'à 12 semaines de grossesse. Cet Etat devient ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres