Soigner par la mort est-il encore un soin ? – Emmanuel Hirsch

31 Mai, 2024

Alors que les parlementaires s’apprêtent à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, Emmanuel Hirsch nous rapporte la phrase d’une auxiliaire de vie : « Soigner, c’est prêter main-forte à la volonté de vie ». Dans cet ouvrage, on ne mâche ni ses mots, ni ses convictions.

Face à ces sujets graves, il est de « bon ton » de sacrifier au relativisme ; les convictions morales sont facilement reducta ad Hitlerum. Avec une tranquille et sereine assurance, Emmanuel Hirsch, nous ramène, sans brutalité mais avec netteté, sur les chemins du respect du droit naturel appuyé sur le courage et le bon sens.

Au long de ce livre à la fois court, dense et accessible, il commence par démonter avec clarté les mécanismes de manipulation de l’opinion publique en rappelant « l’effet cliquet » au fil du temps, mis en évidence par Jérôme Fourquet. Plus loin, il décrit « l’éthique (ou la rhétorique) du trébuchet », logomachie lubrifiante de formatage de l’opinion publique à l’effet de préparer l’adoption de projets de loi dont le contenu heurtait voici quelques années la conscience du plus grand nombre.

Cet art du sournois compromis consiste aussi à mettre en œuvre une confusion sémantique propre à brouiller  les choses. Ainsi, on en arrive à assimiler l’euthanasie à un « soin ». La loi Léonetti-Claeys de 2016, avec l’instauration de la Sédation Profonde et Continue Maintenue jusqu’au Décès (SPCMD) administrable sur décision collégiale, est un très bon exemple de « préparation des esprits », de texte en texte, à des mesures extrêmes contre le respect de la vie.

Ceci posé, Emmanuel Hirsch poursuit par un plaidoyer en faveur de la vie, empreint de sollicitude fraternelle, appuyée sur la plus grande compétence médicale, orienté vers l’accompagnement du patient jusqu’au terme. Une ode aux soins palliatifs, déjà illustrés et défendus par d’autres auteurs comme Claire Fourcade, Véronique Aveyrous et bien d’autres.

Emmanuel Hirsch cite en conclusion quelques mots de Marie-Caroline Schürr : « La mort ne vient pas tant supprimer la souffrance que supprimer la vie. Elle n’est pas la solution. La solution, c’est la relation » (cf. « La mort ne sera jamais la solution. La solution c’est la relation »).

 

Editions : Cerf

Date de parution : 14/03/2024

Nombre de pages : 158

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