Une équipe dirigée par le professeur Shin Kaneko de l’université de Kyoto a réussi à induire des lymphocytes T régulateurs (Treg)[1] à partir de lymphocytes T auxiliaires « conventionnels » (Tconvs) dérivés de cellules iPS. Les chercheurs ont pu démontrer leur capacité à supprimer la maladie du greffon contre l’hôte, in vivo et dans des modèles animaux[2]. Ils ont publié leurs résultats dans la revue Cell Stem Cell [3].
Les maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie du greffon contre l’hôte sont causées par des réponses immunitaires « excessives ». Les Treg, régulateurs immunosuppresseurs, peuvent inhiber ces réactions immunitaires « indésirables » et sont dès lors considérés comme une nouvelle stratégie thérapeutique pour traiter ces affections. Cependant, fabriquer des lymphocytes T régulateurs ex vivo pour en obtenir de grandes quantités en vue d’une utilisation clinique reste un défi.
Bien que la technique reste à améliorer, cette étude démontre, selon les chercheurs, la faisabilité et le potentiel de l’utilisation de thérapies cellulaires à base de cellules iPS pour la maladie du greffon contre l’hôte, voire les maladies auto-immunes.
NDLR : Pour mener leurs recherches, les scientifiques ont eu recours à des « embryoïdes ». Ces « modèles » sont utilisés par les chercheurs pour contourner l’interdit de la recherche sur l’embryon (cf. Embryoïdes : l’ABM propose une « troisième voie » pour « encadrer » les recherches).
[1] Les lymphocytes T régulateurs (Treg) sont une sous-population de cellules immunitaires qui empêchent que chaque individu déclenche des réactions immunitaires contre ses propres organes.
[2] Sur la souris
[3] Hisashi Yano et al, Human iPSC-derived CD4+ Treg-like cells engineered with chimeric antigen receptors control GvHD in a xenograft model, Cell Stem Cell (2024). DOI: 10.1016/j.stem.2024.05.004
Source : Medical Xpress, Kyoto university (07/06/2024)