Des scientifiques de l’Université de Sydney ont mis au point un outil d’édition génétique qu’ils présentent comme « plus précis et plus souple » que CRISPR. SeekRNA utilise un brin d’acide ribonucléique (ARN) « programmable » qui peut identifier directement les sites d’insertion dans les séquences génétiques, ce qui simplifie le processus d’édition et réduit les erreurs. Les chercheurs, dirigés par le Dr Sandro Ataide, ont publié leurs travaux dans la revue Nature Communications [1].
« Avec CRISPR, il faut des composants supplémentaires pour disposer d’un “outil couper-coller”, alors que SeekRNA promet d’être un “outil couper-coller” autonome, d’une plus grande précision, capable de produire un large éventail de séquences d’ADN », affirme le scientifique.
En effet, CRISPR s’appuie sur la création d’une rupture dans les deux brins de l’ADN cible, et nécessite d’autres protéines ou les mécanismes de réparation de l’ADN pour insérer la nouvelle séquence. A l’inverse, « SeekRNA peut cliver avec précision le site cible et insérer la nouvelle séquence d’ADN sans utiliser d’autres protéines », indique le Dr Ataide.
SeekRNA est dérivé d’une famille de séquences d’insertion naturelles, connues sous le nom de IS1111 et IS110, découvertes dans les bactéries et les archées (des cellules sans noyau). L’un des avantages du système développé réside dans sa taille : une « petite protéine » de 350 acides aminés et un brin d’ARN de 70 à 100 nucléotides. Un système de cette taille pourrait être intégré dans des vecteurs biologiques à l’échelle nanométrique pour être acheminé vers les cellules concernées.
Pour le moment, SeekRNA a seulement été testé sur des bactéries. Les chercheurs comptent l’adapter « aux cellules eucaryotes plus complexes que l’on trouve chez l’homme ».
[1] Rezwan Siddiquee et al, A programmable seekRNA guides target selection by IS1111 and IS110 type insertion sequences, Nature Communications (2024). DOI: 10.1038/s41467-024-49474-9
Source : Phys.org, University of Sidney (21/06/2024)