Royaume-Uni : pas de hausse importante des suicides depuis la restriction des bloqueurs de puberté

Publié le 24 Juil, 2024

Selon un rapport indépendant rendu par le professeur de psychiatrie Louis Appleby, conseiller en prévention du suicide au département de la santé et des affaires sociales de l’université de Manchester, les affirmations selon lesquelles le taux de suicide chez les jeunes souffrant de dysphorie de genre a fortement augmenté depuis que le NHS a restreint l’accès aux bloqueurs de puberté sont fausses (cf. Transition de genre chez les mineurs : le volte-face du NHS ; Angleterre : le NHS met fin aux bloqueurs de puberté).

Le conseiller du Gouvernement a été chargé de mener cette étude par le secrétaire à la Santé suite aux allégations formulées par le Good Law Project. L’organisation contestait la décision de l’ancien ministre de la Santé de mettre fin à la prescription par les cliniques privées de médicaments bloquant la puberté d’enfants ou d’adolescents atteints de dysphorie de genre (cf. Bloqueurs de puberté : un effet souvent négatif sur la santé mentale des adolescents).

Les données issues du NHS England relatives aux jeunes suivis au Tavistock and Portman NHS Foundation Trust montrent un total de 12 suicides : 6 chez les moins de 18 ans, 6 chez les 18 ans et plus (cf. Pression sur les médecins, manque de contrôle … : Un rapport du NHS met en cause le Tavistock Centre). Au cours des 3 années précédant 2020-21, 5 suicides ont été recensés, contre 7 au cours des 3 années suivantes. « Compte tenu des fluctuations attendues sur de petits nombres », ces écarts ne sont pas significatifs d’un point de vue statistique, explique Louis Appleby. De plus, parmi les jeunes décédés, certains souffraient de troubles mentaux ou avaient vécu des « expériences traumatisantes », des ruptures familiales. Certains avaient été pris en charge par les services de protection de l’enfance (cf. Autisme et genre : associations et praticiens alertent).

Louis Appleby souligne en outre que cette question a été discutée sur les réseaux sociaux « de manière insensible, inquiétante et dangereuse », à l’opposé de la façon dont il faudrait signaler les suicides. En effet, il existe un risque que « des adolescents déjà en détresse entendent le message selon lequel “des gens comme vous, confrontés à des problèmes similaires, se suicident”, ce qui les conduirait à imiter le suicide ou l’automutilation » (cf. Une nouvelle étude sur les risques de « contagion suicidaire »).

 

Sources : Observatoire de la petite sirène (19/07/2024) ; The Guardian, Denis Campbell (19/07/2024) ; BBC (19/07/2024) – Photo : iStock

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