Le Royaume-Uni maintient l’interdiction des bloqueurs de puberté pour les mineurs

Publié le 29 Août, 2024

Le 22 août, le gouvernement britannique a renouvelé l’interdiction de la vente et de la fourniture de « bloqueurs de puberté » pour les mineurs [1]. Elle ne concerne pas les jeunes souffrant de puberté précoce ou ceux qui prenaient déjà ces hormones. En outre, cette interdiction, décidée à titre temporaire au mois de mai (cf. Changement de genre chez les mineurs : le gouvernement britannique interdit les bloqueurs de puberté), a été étendue à l’Irlande du nord à compter du 27 août, jusque-là non concernée par la mesure.

Des contestations

Début août, la Haute Cour a jugé que l’interdiction des bloqueurs de puberté introduite par le gouvernement dans le cadre d’une « législation d’urgence » était légale. Un recours avait été introduit par l’association TransActual UK qui entend faire appel de la décision. Le secrétaire d’Etat à la santé, Wes Streeting, s’est félicité de la décision du tribunal, déclarant que les soins de santé pour les enfants devaient être « fondés sur des données probantes » (cf. Enfants « trans » : des études, des faits).

De son côté la British Medical Association avait également demandé la levée de l’interdiction décidée par le gouvernement, remettant en cause la façon dont l’étude menée par le Dr Cass et sur laquelle se fonde la nouvelle politique britannique, a été réalisée (cf. Transition de genre chez les mineurs : un rapport appelle à la prudence).

L’un des porte-parole de ce travail l’a défendu, affirmant qu’il s’agit de « l’étude la plus vaste et la plus complète jamais réalisée sur le sujet », effectuée « en examinant 237 articles provenant de 18 pays ». Il a en outre rappelé que l’étude avait également fait l’objet d’une « large consultation » auprès des personnes ayant une expérience en la matière, du personnel de santé et des principaux experts du domaine. « Le rapport Cass est un rapport solide soutenu par des praticiens et fermement ancré dans les faits », souligne un porte-parole du ministère de la Santé.

Un service pour accompagner les « détransitions »

Le NHS s’apprête par ailleurs à lancer son tout premier service pour « les patients transgenres souhaitant retrouver leur sexe de naissance ». Actuellement il n’existe pas de recommandations cliniques en la matière. Le NHS England doit établir un programme de travail sur le sujet d’ici octobre 2024.

Parmi les axes de travail, le taux de détransition des patients, et leurs motivations, seront examinés. En raison du manque de données à long terme, il est impossible de connaître la fréquence des détransitions, même si l’on sait qu’elle est « en augmentation », indique le Dr Cass (cf. Dysphorie de genre : des “détransitionneurs” de plus en plus nombreux).

Le NHS envisage également de mettre en place un service pour les patients âgés de 17 à 25 ans se déclarant transgenres. En effet, ils étaient jusqu’à présent adressés à des cliniques pour adultes, « où les évaluations de genre sont moins holistiques ».

Par ailleurs, le NHS poursuivra son projet d’ouvrir huit centres spécialisés destinés aux mineurs d’ici 2026, afin de remplacer le Tavistock (cf. Royaume-Uni : fermeture du service d’identité de genre du Tavistock). Les deux premiers ont ouvert en avril et sont gérés par le Great Ormond Street Hospital de Londres et l’Alder Hey Children’s Hospital de Liverpool. Le prochain centre régional devrait ouvrir à Bristol en novembre, et un autre site géré par le Cambridge University Hospitals NHS Foundation Trust ouvrira au printemps prochain. D’ici à 2026, il devrait exister un centre dans chaque région.

 

[1] La vente et la fourniture de ces médicaments « par des prescripteurs enregistrés dans l’Espace économique européen ou en Suisse, à quelque fin que ce soit, à des personnes de moins de 18 ans », sont également interdites.

Sources : UK Government (22/08/2024) ; BBC (29/07/2024) ; BBC, Matt Fox (23/08/2024) ; BBC, Nick Triggle (01/08/2024) ; The Telegraph, Michael Searles (07/08/2024)

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