Après avoir mis le feu au matelas de son grand-père, elle est reconnue « coupable d’assassinat »

7 Oct, 2024

Jeudi dernier, Emilie G., une trentenaire poursuivie pour « assassinat sur ascendant » après avoir incendié le lit médicalisé de son grand-père (cf. Mettre le feu au matelas de son grand-père pour l’« aider à mourir » ?), a été reconnue coupable et condamnée à une peine de 5 ans d’emprisonnement « intégralement assorti de sursis probatoire ». Elle n’a, par conséquent, pas été incarcérée au terme de ce procès. Mise en examen après avoir reconnu les faits et placée sous contrôle judiciaire, Emilie G. « n’a jamais effectué une seule journée de prison ».

Un procureur « révolté par la méthode utilisée »

La trentenaire avait reconnu avoir « donné la mort » à son grand-père en août 2020. Sa famille ne s’était pas portée partie civile. Le Procureur général, « révolté par la méthode utilisée », avait requis une peine de 15 ans de réclusion criminelle.

« La cour vous a reconnu coupable d’assassinat », a déclaré sa présidente. « La cour a estimé que les faits étaient suffisamment graves, précise-t-elle, mais la cour a pris en compte les circonstances, votre personnalité et votre évolution depuis les faits. » Emilie G. a 10 jours pour faire appel de la décision du tribunal.

« Toute la propagande autour de l'”aide à mourir” est de nature à produire de tels actes »

Me Thibaud Claus qui qualifie cette affaire de « dossier d’euthanasie », affirme ne pas être « dans une démarche militante », croyant bon d’ajouter toutefois que : « le seul constat, c’est que la législation actuelle ne suffit pas pour les familles ».

« Vouloir que “ça s’arrête” parce que l’on aime une personne est le plus naturel qui soit », reconnaît l’avocat et essayiste Erwan Le Morhedec. « Mais, de grâce, pas de romantisme autour d’un arrêt en brûlant vif son proche », enjoint-il sur X.

« Toute la propagande autour de l'”aide à mourir” est de nature à produire de tels actes », dénonce le bénévole en soins palliatifs. « Ainsi, pour certaines personnes, parce qu’on aime une personne, on peut mettre le feu à son matelas. Pour mémoire, le rapport d’autopsie a renoncé à se prononcer sur les souffrances infligées », souligne l’essayiste.

 

Source : France Info, Dolores Mazzola (04/10/2024)

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