Des chercheurs ont « réparé » des « trous maculaires »[1] chez le singe en mettant en œuvre des cellules souches embryonnaires humaines (CSEh). Ils ont publié leurs travaux dans la revue Stem Cell Reports [2].
« Nous avons confirmé pour la première fois dans un modèle de primate non humain que la transplantation de feuilles d’organoïdes rétiniens dérivés de souches embryonnaires facilite la fermeture des trous maculaires », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Michiko Mandai, de l’hôpital ophtalmologique de la ville de Kobe. « Nos résultats suggèrent que cette méthode pourrait devenir une option de traitement pratique, sûre et efficace avec des risques invasifs minimes, en particulier pour les cas de trous maculaires difficiles », indique-t-il.
Vers un traitement chez l’homme ?
La transplantation du tissu rétinien généré à partir de CSEh a permis le développement de cellules rétiniennes détectant la lumière, les photorécepteurs. Les chercheurs ont toutefois émis « quelques réserves », dont « un léger rejet de la greffe », qu’ils ont « contrôlé » à l’aide d’injections de stéroïdes. « Le rejet léger peut avoir limité l’intégration fonctionnelle du tissu transplanté », explique Michiko Mandai.
« En outre, il s’agissait d’un seul cas pour un seul œil, et le modèle ne reproduisait pas exactement la pathologie des trous maculaires réfractaires chez l’homme, tempère le chercheur. Cependant, les résultats suggèrent que la technique chirurgicale est réalisable pour les trous maculaires humains. »
Les scientifiques prévoient notamment d’examiner si « une forme de communication synaptique peut être établie entre l’hôte et le greffon sur une période d’observation plus longue ».
NDLR : Les cellules souches embryonnaires sont issues d’embryons « surnuméraires » conçus dans le cadre de procédures de PMA et « donnés » à la recherche. Leur utilisation conduit à la destruction des embryons humains dont elles sont issues (cf. Recherche sur l’embryon : pour quoi ?).
[1] « Les trous maculaires sont de petites lacunes qui se forment dans la macula, la partie centrale de la rétine dans l’œil. Ils peuvent entraîner une vision centrale floue ou déformée, ce qui rend difficile la lecture, la conduite ou la perception des détails. »
[2] Transplantation of Human Pluripotent Stem Cell-derived Retinal Sheet in a Primate Model of Macular Hole, Stem Cell Reports (2024). DOI: 10.1016/j.stemcr.2024.09.002
Source : Medical Xpress, Cell Press (03/10/2024)