Une start-up américaine propose de trier les embryons en fonction de leur QI

Publié le 28 Oct, 2024

Heliospect Genomics, une entreprise américaine, a mis au point une méthode de « prédiction génomique » visant à déterminer la « valeur génétique » des embryons pour sélectionner celui à implanter.

La société a développé sa méthode à partir d’une base de données biomédicales britannique, la UK Biobank (cf. Données de santé : la UK Biobank partage ses données avec des assureurs). Cette base est composée d’informations génétiques et sanitaires collectées auprès d’un demi-million de personnes. Heliospect Genomics, en sollicitant un accès aux données, aurait expliqué « vouloir améliorer la prédiction de traits complexes » (cf. Scores de risque polygénique : des résultats « imprécis et incohérents »), sans préciser toutefois la nature de ces traits ni ses intentions commerciales. La firme assure respecter les lois et règlementations des pays où elle opère et la UK Biobank confirme que « l’utilisation des données par Heliospect respecte ses conditions d’accès ».

Un projet pour clients fortunés

Ce projet de « prédiction génomique », baptisé PolygenX, est réservé à une clientèle fortunée. En effet, les clients doivent débourser jusqu’à 50 000 dollars pour faire tester 100 embryons.

Pour ce prix, différents traits sont testés : le QI, mais également le risque de développer un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), un trouble bipolaire, la susceptibilité à diverses formes de cancer et le sexe de l’embryon.

Les parents suivent d’abord un traitement « standard » de fécondation in vitro. Les données génétiques des embryons conçus sont ensuite envoyées à la start-up qui procède à leur analyse. Le « classement » des embryons obtenu est accessible via une plateforme privée. Les clients choisissent alors l’embryon à implanter « en fonction des traits qu’ils jugent souhaitables ».

Fabriquer un « bébé parfait »

Pour Michael Christensen, PDG d’Heliospect et ancien trader sur les marchés financiers, « la sélection génétique est promise à un bel avenir ». « Tout le monde peut avoir tous les enfants qu’il veut et avoir des enfants qui ne souffrent d’aucune maladie, qui sont intelligents et en bonne santé ; ce sera formidable. » (cf. Trier les embryons pour réussir à l’université ?)

L’entrepreneur envisage déjà des « améliorations futures ». La prédiction pourrait ainsi inclure des traits liés à « des comportements sociaux destructeurs tels que le machiavélisme, le narcissisme et la psychopathie ». Michael Christensen envisage un futur où les gamètes seraient « cultivés à grande échelle en laboratoire », « offrant aux parents un éventail plus large d’embryons » afin de « maximiser les chances de donner naissance à de futures élites » (cf. Bébé parfait, eugénisme, transhumanisme : l’enchainement).

 

Sources : The Guardian, Hannah Devlin, Tom Burgis, David Pegg et Jason Wilson (18/10/2024) ; Trust my Science, Miotisoa Randrianarisoa et J. Paiano , (21/10/2024)

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