Une étude publiée par The Lancet révèle que la technique de l’ICSI[1] conçue pour des couples dont l’homme produit un faible nombre de spermatozoïdes est désormais « la principale méthode » de fécondation in vitro utilisée par les cliniques en Australie et en Nouvelle-Zélande, « même lorsque le nombre de spermatozoïdes est normal ». L’étude réalisée sur plus d’un millier de couples infertiles montre pourtant que cette technique « coûteuse » n’augmente pas le taux de succès de la fécondation in vitro en présence d’un nombre « normal » de spermatozoïdes.
Le boom d’utilisation de la technique
Aux Etats-Unis, entre 1996 et 2012, le recours à l’ICSI est passé de 15 % à 67 % pour les couples en parcours de PMA dont l’homme a un nombre normal de spermatozoïdes. En Europe, « environ 70 % des cycles » mettent en œuvre une ICSI. En Australie, ce sont 60 % des cycles qui y ont fait appel en 2018, bien que « seulement 30 % des couples infertiles présentent une infertilité masculine et 15 % une infertilité masculine sévère ». Un taux qui peut varier entre 34 % et 89 % selon les cliniques du pays.
Objectif rentabilité
Bien que « les coûts varient d’une clinique à l’autre », l’ICSI est « environ 500 A$[2] plus chère » que la fécondation in vitro « standard ». En Australie et en Nouvelle-Zélande, les fécondations in vitro sont « très majoritairement » pratiquées dans le secteur privé. Alors, « les médecins et les cliniques se font concurrence pour attirer les patients, proposant souvent des thérapies non éprouvées ».
[1] injection intracytoplasmique de spermatozoïdes
[2] Environ 320 euros
Source : The Conversation, Robert Norman et Ben W. Mol (23/04/2021) – Photo : iStock