Quels ministres pour la loi de bioéthique ?

Publié le 7 Juil, 2020

Trois ministres sont en charge de « défendre » le projet de loi de bioéthique : le ministre de la Santé, le ministre de la Justice qui doit s’atteler au droit de la filiation dans le cadre de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, et le ministre en charge de la Recherche pour toute la partie ayant trait aux autorisations, le régime dérogatoire ayant été enterré en 2013, de recherche sur l’embryon humain et sur les cellules souches embryonnaires humaines, création de chimères animal-homme (cf. Révision de la loi de Bioéthique : « Nous sommes en train de laisser passer des choses gravissimes » )…

 

Hier, à l’occasion du remaniement ministériel, Olivier Véran, neurologue, a été confirmé comme ministre de la Santé. Un portefeuille qu’il administre depuis mars, après le départ d’Agnès Buzyn (cf. Agnès Buzyn quitte le ministère de la santé, que va devenir le projet de loi de bioéthique ?). Eric Dupont-Moretti, le célèbre pénaliste, est nommé garde des sceaux et Ministre de la Justice. Frédérique Vidal demeure ministre de la recherche (cf.  Loi de bioéthique : no limit).

 

Olivier Véran ne semble pas avoir les mêmes garde-fous qu’Agnès Buzyn, par exemple sur l’extension du diagnostic préimplantatoire, tandis que Frédérique Vidal paraît bien pâle face aux coups de boutoirs de certains mentors, militants actifs d’une libéralisation à tout crin de la recherche, aux dépens de l’humain lui-même (cf. Projet de loi de bioéthique : l’embryon humain, entre destruction et sélection, « circulez, y a rien à voir »). La vraie surprise se trouve bien du côté de la Justice, mais comment savoir ce que seront les positions de l’avocat sur la déconstruction juridique de la filiation en France qui se fabrique dans l’ombre du projet de loi de bioéthique avec l’ouverture de la PMA aux couples de femmes (cf. Loi Bioéthique : Filiation, la pomme de discorde) ?

 

Ce remaniement ministériel a suspendu le processus législatif du projet de loi : après des débats à marche forcée – peut-on vraiment parler de débats ? – en commission spéciale de bioéthique la semaine dernière, l’examen qui devait avoir lieu en séance à l’Assemblée nationale à partir de ce lundi a été repoussé. La question autour de son inscription à l’ordre du jour reste entière.

 

Pour aller plus loin :

PMA, la consécration du marché du corps humain servie par les dérives du droit

PMA, le cheval de Troie du transhumanisme

L’embryon victime de la loi de bioéthique ?

Les embryons chimériques à l’heure de la révision de la loi de bioéthique

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