Avis partagé sur l’anonymat des dons de gamètes

Publié le 28 Nov, 2006

Le Figaro enquête sur la question de l’anonymat chez des jeunes nés par insémination artificielle avec donneur (IAD) .

Clara et Colas sont frère et sœur et ont tous les deux été conçus par IAD. Clara a 23 ans. Elle a appris son mode de conception il y a 4 ans et depuis se considère comme un Obni "objet biologique non identifié". Elle estime qu’"avoir le droit de savoir d’où l’on vient, c’est tout de même la moindre des choses non!". Colas, 25 ans, n’est pas de cet avis : "tout comprendre et tout maîtriser des origines, c’est n’importe quoi !". Pour lui, la majorité des personnes nées par IAD qui souffrent de ne pouvoir identifier leur donneur sont ainsi parce qu’ils ont appris tardivement leur mode de conception. Pour lui, il faudrait mieux "légaliser le devoir d’information des enfants" sur leur mode de conception plutôt que de voter une loi levant l’anonymat des donneurs.

Le Dr Jean-Marie Kunstmann, responsable du Cecos de Cochin, considère également que la recherche des origines est un faux débat. Pour lui, "l’angoisse identitaire" de certains enfants IAD cache des "souffrances plus complexes, liées à l’annonce tardive ou dans des conditions difficiles (divorce des parents, par exemple) du mode de leur conception".

Jean-Loup Clément, psychologue, auteur d’une étude universitaire sur la question de l’anonymat dans le cadre de l’IAD, estime qu’"identifier le donneur, c’est introduire un tiers dans le couple parental" au risque de rompre "l’équilibre familial" (cf. revue de presse du 05/04/2006).

Enfin, pour Pauline Tiberghien, gynécologue et fondatrice de l’association Procréation médicalement anonyme, se bat contre "l’inadmissible secret des origines organisé par l’Etat". Pour elle, l’accès aux origines est "un droit élémentaire" qui "devrait figurer dans la Constitution".

L‘Académie nationale de médecine s’est déclarée défavorable à la levée de l’anonymat, contrairement à la député Valérie Pecresse (UMP) qui a fait des propositions de loi visant à donner la possibilité de faire un don de gamètes anonyme ou personnalisé (cf. revue de presse du 27/11/06).

Le Figaro (Delphine de Mallevouë) 28/11/06

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