La revue Nature Medecine publie en ligne les travaux des chercheurs de l’université Cornell de New York qui ont greffé des cellules souches embryonnaires transformées chez des rats atteints de Parkinson. Les résultats de cette publication sont importants pour la recherche sur les cellules souches.
L‘équipe du département de neurosciences a voulu vérifier si, expérimentalement, il était possible de traiter la maladie de Parkinson par des greffes de cellules souches embryonnaires.
A partir de cellules souches embryonnaires, les chercheurs ont fabriqué des neurones capables de produire de la dopamine, dont le déficit est la cause de la maladie de Parkinson. Ils les ont ensuite injectés dans le cerveau de 6 rats parkinsoniens. L’étude a porté sur ces 6 rats en comparaison avec 5 autres rats non traités et 4 n’ayant reçu que des cellules souches embryonnaires non transformées.
Dans un premier temps, les capacités motrices des 6 rats se sont améliorées incomparablement plus vite que chez les autres rats. Après 10 semaines, les chercheurs ont tué l’ensemble des rats pour analyser leur cerveau et "c’est là que les premières désillusions apparaissent". Ils ont constaté que les cellules souches embryonnaires greffées s’étaient bien développées dans les cerveaux des rongeurs. Mais, d’une part, le taux de neurones secrétant la dopamine a diminué, et d’autre part, des amas de cellules indifférenciées, potentiellement cancéreuses, se multipliaient chez un certain nombre de rats.
Pour la journaliste, l’apparition de telles tumeurs soulignent "les limites actuelles des greffes de cellules souches embryonnaires transformées". Pour les chercheurs, il serait nécessaire de travailler "avec des cellules complètement différenciées". Steven Goldman, un des signataires, estime qu’"avec des changements de technique assez modestes, on pourrait garder le bénéfice de ces traitements tout en éliminant les risques de cancer" mais avant d’avoir la preuve que cette thérapie est sûre, il précise qu’il faut encore beaucoup de recherches.
Cette publication montre la complexité des recherches sur les cellules souches embryonnaires.
Functional engraftment of human ES cell–derived dopaminergic neurons enriched by coculture with telomerase-immortalized midbrain astrocytes, Neeta S Roy, Carine Cleren, Shashi K Singh, Lichuan Yang, M Flint Beal & Steven A Goldman, Nature Medecine, Published online: 22 October 2006; | doi:10.1038/nm1495
|
Le Figaro (Martine Perez) 24/10/06 – Le Quotidien du Médecin (Dr Véronique Nguyen) 25/10/06