Bébé-médicament ou bébé-instrument

Publié le 26 Nov, 2008

Dans Liberté Politique, Pierre-Olivier Arduin, responsable de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, revient sur le processus du bébé-médicament qu’il juge "inutilement transgressif et scientifiquement inutile".

Rappelons que cette méthode a pour but de "réussir un enfant dans le but d’en guérir un autre", en l’occurrence son frère ou sa sœur malade. Pierre-Olivier Arduin rappelle que la pratique du "bébé-médicament" repose sur la mise en œuvre d’une fécondation in vitro (FIV) à l’issue de laquelle on fait un diagnostic pré-implantatoire (DPI) qui a pour but de rejeter, d’une part les embryons porteurs de la maladie, et d’autre part ceux qui sont sains mais incompatibles génétiquement avec l’ainé malade. Si l’on détecte "un bon donneur", celui-ci est réimplanté chez la mère pour "récolter à la naissance le sang placentaire qui sera administré à l’enfant malade".

Rappelons qu’en France, cette pratique est autorisée depuis 2006. Entre juillet 2007 et juin 2008, sept demandes ont été faites à l’Agence de la biomédecine qui en a autorisé cinq. Deux tentatives de FIV ont été menées chez l’un des cinq couples qui pour l’instant n’ont pas permis de grossesse.

Cette pratique implique la destruction embryonnaire programmée, dénonce Pierre-Olivier Arduin. Pour les spécialistes, il faut sacrifier au moins 15 embryons pour espérer avoir 1 enfant sain et immunocompatible. Rappelons que les autres embryons non implantés sont détruits ou livrés à la recherche. Par ailleurs, la loi française autorise plusieurs cycles de FIV jusqu’à ce que les parents obtiennent satisfaction, et ce quel que soit l’importance du stock d’embryons générés.

Sur le plan scientifique, Pierre-Olivier Arduin explique que le raisonnement ne tient pas : en raison du potentiel des cellules souches du sang de cordon et des stocks disponibles :"tous les patients devant subir une greffe de sang de cordon trouvent un greffon compatible" (Lire en ligne le rapport du Sénat de Marie-Thérèse Hermange). Avec ces dernières découvertes médicales, il n’est donc plus besoin de passer par la technique du bébé-médicament pour se procurer du sang de cordon HLA-compatible.

Pour conclure, Pierre-Olivier Arduin estime que la technique du bébé-médicament "représente une aberration sur le plan éthique et est de plus sans aucun intérêt dans le champ médical". Il s’agit de "l’exemple type du dispositif qui pourrait être abrogé lors de la prochaine révision de la loi de bioéthique".

Libertépolitique.com 20/11/08

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