Infertilité et PMA : augmentation des malformations chez l’enfant

Publié le 5 Oct, 2006

Une équipe de chercheurs danois* a tenté de démontrer avec précision la responsabilité des techniques de procréation médicalement assistée (PMA) ou celle de l’infertilité dans la prévalence des malformations chez les enfants nés de ces techniques.

Sur la population étudiée (enfants nés au Danemark entre 1997 et 2003), 3 groupes ont été identifiés :

50 897 enfants uniques et 1 366 jumeaux nés de couples fertiles

5 764 enfants uniques et 100 jumeaux nés de couples "hypofertiles" (conception naturelle mais avec un temps de latence supérieur à 1 an entre le désir d’enfant et le début de la grossesse).

4 588 enfants uniques et 1 690 jumeaux nés après un traitement de l’infertilité.

La prévalence des malformations congénitales dans les 3 groupes a été établie par l’examen des registres de sortie des maternités.

Il est apparu que le taux de malformations était accru de 20 % chez les couples hypofertiles et de 39 % chez les couples ayant eu recours à un traitement de l’infertilité.

Chez les enfants uniques nés naturellement de couples hypofertiles, les malformations des systèmes nerveux, digestif et musculo-squelettique étaient plus fréquentes que chez les enfants de couples fertiles. Chez les enfants uniques nés après traitement de l’infertilité, à ces malformations était associée une augmentation de la fréquence des malformations génitales.

Parmi les méthodes de PMA, l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde, est celle qui semble être associée au plus grand nombre de malformations, en particulier génitales, cette étude ne permettant toutefois pas de déterminer si c’est l’infertilité masculine, principale indication de l’ICSI ou la technique elle-même qui est en cause. 

Il apparaît que l’hypofertilité est en soi un facteur de risque de malformations. Ce risque semble être accru par les techniques de PMA sans que l’on puisse distinguer réellement, dans cet accroissement de la fréquence des malformations après PMA, ce qui revient aux traitements eux-mêmes ou à « l’importance » et à l’ancienneté de l’hypofertilité.

*Zhu JL et coll. : “Infertility, infertility treatment, and congenital malformations : Danish national birth cohort.” Br Med J 2006; 355: 679-81.

JIM (Dr Nicolas Chabert) 03/10/06

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