Vendredi 6 février, en Italie, le gouvernement de Silvio Berlusconi a adopté un décret d’urgence pour garantir à toute personne l’alimentation et l’hydratation (cf. Synthèse de presse du 06/02/09). Ce décret vise à empêcher la fin programmée d’Eluana Englaro, cette jeune femme de 38 ans plongée dans le coma depuis 17 ans.
Le président de la République, Guiorgio Napolitano a refusé vendredi de signer ce décret-loi, en raison a-t-il expliqué de certains aspects "inconstitutionnels".
Silvio Berlusconi souhaite maintenant modifier la Constitution afin d’instituer la loi qui ordonnerait qu’Eluana soit maintenue en vie. Le Sénat doit donc se réunir aujourd’hui pourse prononcer sur la loi interdisant la suspension de l’alimentation, avant de transmettre le document à la Chambre des députés. Dans ce cas cette loi serait adoptée en l’espace de 2 – 3 jours. En temps normal, le Parlement a 60 jours pour adopter le décret-loi, le modifier ou le rejeter.
Eluana Englaro, qui a été transférée mardi dernier dans une clinique d’Udine a commencé dès vendredi dernier à ne plus être alimentée. Privée désormais de nourriture et d’hydratation, Eluana devrait mourir dans un délai estimé à 15-20 jours.
Samedi, le pape Benoit XVI a rappelé, sans citer la jeune femme, "la dignité suprême et absolue de chaque être humain", même "quand il est faible et plongé dans le mystère de la souffrance".
Hier, dimanche 8 février, le président de la région Frioul-Vénétie a ordonné une inspection de la clinique où est hospitalisée Eluana pour vérifier qu’aucune anomalie n’est relevée dans le fonctionnement de l’établissement hospitalier. L’objectif de cette vérification est de permettre, en cas d’anomalie, le placement de la clinique sous administration directe de la région et d’imposer que reprenne l’alimentation d’Eluana. Samedi, une première visite des carabiniers avait permis de déceler des "anomalies administratives" dans la gestion de "La Quiete" mais celles-ci ont été jugées insuffisantes par la région pour lui permettre d’intervenir. Les avocats de la famille Englaro et de la clinique ont fait savoir qu’ils engageraient un recours si la région plaçait "La Quiete" sous administration directe.
Le professeur Alessandro Bassi Luciani, professeur de médecine légale du département de Neurosciences de l’Université de Pise, explique que l’alimentation qui était jusqu’à maintenant administrée à Eluana n’était pas "artificielle", ni "forcée", mais qu’il s’agissait simplement d’une "alimentation assistée". Pour lui, les décisions de la magistrature sont contestables car elles sont "politiques" et non "juridiques". Il ajoute qu’"Eluana Englaro n’est pas en agonie". Par "agonie", on entend, dit-il, "la diminution lente et inexorable des forces vitales précédant la mort", ce qui n’est pas le cas de la jeune femme. Il fait enfin remarquer que sa situation n’était pas "douloureuse", puisqu’elle n’avait besoin d’aucun médicament pour apaiser la douleur et que ce n’était pas non plus un cas d’acharnement thérapeutique.?
La Croix 09/02/09 – Le Monde (Philippe Ridet) 08/02/09 – Nouvel Obs.com 09/02/09 – LCI.fr 06/02/09 – Romandie News 06/02/09 – Zenit (Anita Bourdin) 08/02/09 – L’Express.fr 06&07/02/09 – Nouvel Obs.com 08/02/09 – La Presse Canadienne 08/02/09 – Libération 07/02/09 – France 24.com 09/02/09 – 20 Minutes.fr 06/02/09 – Radio-Canada 07/02/09 – RFI.fr 07/02/09 – La Depeche.fr 08/02/09