Cellules souches adultes : un congrès fait le point

Publié le 18 Sep, 2006

Les quotidiens Le Figaro et La Croix reviennent sur le congrès sur les cellules souches qui s’est tenu à Rome, du 14 au 16 septembre, à l’initiative de l’Académie pontificale pour la Vie, de la Fédération internationale des associations médicales catholiques (FIAMC) et de la Fondation Jérôme Lejeune.

Recherchées parce qu’elles pourraient réparer un organe (le cerveau, le cœur, le rein…), les cellules souches embryonnaires sont d’abord apparues comme étant les plus simples à obtenir. Mais d’autres cellules souches avec les potentialités de se transformer en cellules du cœur, ou du cerveau, ou du foie, ont été découvertes dans le sang, le cordon ombilical ou encore l’épithélium olfactif. Une nouvelle alternative est récemment apparue : celle de transformer des fibroblastes en cellules souches. Ce sont ces recherches sur des cellules souches non embryonnaires qui ont rassemblé 350 participants au Vatican pour faire le point sur l’avancée des publications.

Nicolas Forraz, chercheur à Newcastle, travaille sur les cellules souches issues du cordon ombilical. Il se réjouit de la tenue d’un tel congrès, regrettant que d’habitude "nos techniques (…) ne rencontrent pas le même intérêt, alors que les résultats thérapeutiques sont probants". Dans son intervention, le Pr McGuckin (Newcastle) a rappelé que jamais personne n’avait démontré que les cellules souches embryonnaires étaient totipotentes. Avec son équipe, le Pr McGuckin a obtenu à base de cellules de sang de cordon, des cultures de cellules neurales, endothéliales et hépatiques. Il a évoqué la mise au point, avec la NASA, d’un système innovant permettant la culture des cellules de sang de cordon en 3 dimensions. 

Le Pr Stauer (Université de Düsseldorf, Allemagne) a exposé des résultats prometteurs : des cellules souches de la moelle osseuse transformées puis injectées chez des patients frappés d’infarctus, auraient permis une amélioration des fonctions cardiaques.

Le Pr David Hess (Medical College de Georgie, États-Unis), a résumé les essais actuels en neurologie, dans les attaques cérébrales, dans la maladie de Parkinson… réalisés soit avec des cellules souches de la moelle osseuse, soit avec des facteurs de croissance pour stimuler les cellules souches endogènes ou les neurones.

Le Pr Yamanaka (Université de Kyoto, Japon) a identifié les facteurs qui génèrent des cellules souches pluripotentes à partir de cultures de fibroblastes.

Le Pr Claude Huriet (Vice-président du Comité International de Bioéthique de l’Unesco, Président de l’Institut Curie de Paris, France) a abordé la question des cellules souches sous l’angle économique et politique. Selon lui, "on estime à plus de 15 milliards de dollars le marché des cellules souches utilisées en médecine régénérative".

Neurologue et président du congrès, le professeur Gian Luigi Gigli, a mis en garde contre les annonces mensongères, comme celles du Pr Hwang et celles du Pr Lanza – au service d’intérêts économiques. "Il ne faut pas donner de faux espoirs aux gens. C’est trop simpliste de dire que l’on va soigner avec des cellules embryonnaires qui soulèvent beaucoup de problèmes, comme l’instabilité de l’ADN, ou encore l’absence de compatibilité avec le receveur" a-t-il insisté.

En recevant les congressistes à Castel Gandolfo, le pape Benoît XVI a déclaré que "la recherche sur les cellules souches mérite d’être approuvée et encouragée lorsqu’elle conjugue heureusement le savoir scientifique, la technologie la plus avancée et l’éthique, qui postule le respect de l’être humain à tous les stades de son existence". Il a dénoncé la recherche sur les cellules souches embryonnaires qui conduit à la destruction de la vie humaine pour laquelle il ne peut y avoir ni compromis, ni tergiversations. Selon lui, une société ne peut pas combattre efficacement le crime alors qu’elle légalise l’atteinte à la vie naissante. Il a déclaré que, dans de telles circonstances, la recherche, bien qu’elle poursuive un résultat thérapeutique, ne peut pas être vraiment au service de l’humanité ; puisqu’elle passe par la destruction de vies humaines qui ont la même dignité que tous les autres être humains, y compris les chercheurs. "Une bonne finalité ne peut jamais justifier des moyens intrinsèquement illicites. L’histoire elle-même a condamné dans le passé et condamnera dans le futur une telle science, non seulement parce qu’elle est privée de la lumière de Dieu, mais aussi parce qu’elle est privée d’humanité" a-t-il ajouté.

Lire l’interview du Dr Nicolas Forraz à propos de la plateforme internationale de recherche sur le sang de cordon : Novus Sanguis

Le Figaro (Martine Perez) 18/09/06 – La Croix (Isabelle de Gaulmyn) 18/09/06 – Corriere della Sera (Antonietta Calabro) 17/06/09 – Avvenire 15/09/06 – Il Giornale 17/06/09

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