Aujourd’hui, le ministre de la Santé italien, Girolamo Sirchia, revient dans une interview au Figaro sur les déclarations du pape. Le ministre rappelle qu’en 1996, le Comité national de bioéthique, avait formulé un avis reconnaissant un statut juridique à l’embryon. Le Parlement italien s’apprête à engager un débat sur la fécondation et sur les droits de l’embryon. La majorité actuelle devrait suivre les recommandations du Comité, c’est à dire reconnaître à l’embryon un droit fondamental à la vie et à la santé.
Selon le ministre Italien, si un tel droit était reconnu, il marquerait une contradiction forte avec la législation sur l’avortement. En effet, « si l’embryon est assimilé à un sujet, la liberté de la femme, qu’il faut absolument respecter, prend fin là où commence le droit de l’être conçu. Lui reconnaître donc son droit à la vie constitue une forte limitation du droit de la femme à l’avortement ».
Le ministre rappelle que la législation italienne interdit le clonage reproductif, la location d’utérus et l’exportation d’embryons.
Girolamo Sirchia rappelle enfin qu’il ne considère pas les déclarations du pape comme une ingérence dans les affaires de l’Etat, mais qu’il est du devoir de chacun d’entendre cet appel.
Le Figaro 06/02/01