Quel avenir pour les unités de soins palliatifs ?

Publié le 9 Mai, 2006

Aujourd’hui, la maison Jeanne Garnier organise, à Paris, un colloque sur les soins palliatifs intitulé "la mort des soins palliatifs est-elle à craindre" ? Parallèlement, le quotidien La Croix, revient sur un rapport de la Cour des comptes en matière de politique de soins palliatifs transmis l’année dernière au ministère de la santé et à la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap).

Dans ce rapport, la Cour des comptes souligne les importantes inégalités dans l’accès à ce type de soins mais reconnaît "l’impact indéniable" des plans nationaux mis en place ces dernières années par le ministère de la santé. Malgré tout, la France reste "encore très éloignée" des recommandations faites par le Conseil économique et social (CES) préconisant cinq lits de soins palliatifs pour 100 000 habitants. Trois nouvelles unités de soins palliatifs devraient cependant ouvrir prochainement.

La Cour note aussi une grande inégalité d’accès aux soins par secteur géographique. Ce sont notamment les régions du centre et du sud-ouest qui sont les moins bien dotées. Si la démarche palliative s’est développée pour répondre aux besoins des malades atteints de cancer, la moitié des décès résultant d’une maladie susceptible de nécessiter des soins palliatifs, relève d’autres pathologies. En revanche, pour Philippe Thomas, psycho-gériatre au CHU de Limoges "l’accès des personnes âgées à des soins palliatifs reste scandaleusement insuffisant".

Au ministère de la santé, on affirme aujourd’hui que les soins palliatifs demeurent une priorité d’action. D’ici à la fin de l’année, une étude sur les "besoins réels" de la France en matière de soins palliatifs sera réalisée à la demande du ministre.

Le Dr Bernard Devalois, président de la Sfap, explique dans une interview que le nombre d’unités de soins stagne à 78. Il dénonce qu’aucun cahier des charges précisant les missions des soins palliatifs n’ait été défini.  Il reconnaît, par ailleurs, que l’application de la loi Léonetti les confronte à de nouvelles demandes. Les médecins connaissant mal les nouvelles règles de cette loi, ils préfèrent confier aux soins palliatifs les malades dont la situation est complexe sur le plan éthique. Dans son unité de soins de Puteaux, deux lits sont réservés à des situations découlant de l’application de cette loi et il se voit dans l’obligation de choisir les patients. Pour lui, il faut "passer à une démarche rationnelle de santé publique" et développer au moins une unité de soins palliatifs par département.

A la maison Jeanne Garnier, une vaste enquête a été réalisée auprès des personnes ayant accompagné un de leur proche. A une très grande majorité, ces personnes se disent satisfaites ou très satisfaites de l’accueil qui leur a été réservé et soulignent que les équipes soignantes savent respecter la bonne distance avec les malades. Pour ces personnes, le temps passé à Jeanne Garnier n’est pas un temps vide, ni un temps d’attente mais un temps d’élaboration permettant de passer du refus de la mort à son acceptation, de se réconcilier avec ses proches, de faire le bilan… "C’est un lieu où l’on vit intensément" précise même certains témoignages.

Libération (Laurent Mauriac) 08/05/06

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