Essais de médicaments : risques pour les ”cobayes” ?

Publié le 1 Juin, 2006

Le quotidien Le Monde mène l’enquête sur les volontaires qui testent les médicaments (nombreux témoignages) et les protocoles pratiqués dans les centres d’essais.

Avant de lancer un protocole d’essai d’un médicament sur l’homme, le laboratoire fabricant doit attendre l’autorisation de l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et l’avis favorable d’un comité d’éthique.

En France, la loi interdit aux volontaires de toucher plus de 3 800 euros d’indemnités par an. Entre deux protocoles, une période d’exclusion de plusieurs mois doit être respectée. Les volontaires sont nombreux. Le centre privé Optimed, installé à Grenoble, a employé en 2005 près de 1 000 volontaires. Il dispose d’un fichier de plus de 12 000 noms. Afin d’empêcher "la triche", le ministère de la santé tient un registre informatique national sur tous les volontaires, la date, la durée de leur protocole et le montant de l’indemnisation reçue. Les contrôles sont aisés car il n’y a en France qu’une dizaine de centres privés et une petite vingtaine de centres publics autorisés à mener des essais dit de phase I. Les essais de phase I sont pratiqués sur des personnes volontaires "ne tirant aucun bénéfice thérapeutique" du médicament. Les essais de phase II concernent les essais sur volontaires malades.

Selon l’Afcro, association de centres d’essais privés français, en 2005 il s’est tenu en France 225 essais de phase I, ce qui représente plus de 10 000 volontaires. Une étude portant sur 9 928 volontaires de 2005 montre que 35 ont déclaré des effets secondaires, donc 5 réellement graves. Le Dr Donazzolo, responsable du centre Optimed, estime qu’en 20 ans une douzaine de volontaires seraient morts suite à des essais, aucun en France. Tous auraient été victimes de leur propre imprudence.

Le cas de six anglais tombés gravement malades après la prise d’un nouveau médicament (mars 2006) est très suivi par les professionnels de ce secteur. Le Dr Donazzolo explique que ce médicament, issu du génie génétique, est un anticorps "humanisé", c’est à dire qu’il est conçu spécialement pour agir sur des récepteurs humains. Les tests sur les animaux sont donc moins pertinents.

 

Le Monde (Yves Eudes) 01/06/06

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