Le 1er juin, les évêques suisses ont affirmé, dans une déclaration, que « la Suisse doit donner un signe clair en interdisant le « bébé médicament », le principe même du DPI, et toute autre forme d’instrumentalisation des embryons humains ». Davantage que l’intention parentale, c’est la technique même pour donner naissance à un « bébé médicament » que les évêques suisses remettent en cause.
La naissance d’un « bébé médicament » résulte d’une instrumentalisation des embryons humains puisqu’il est nécessaire de produire plusieurs embryons humains (le laboratoire bruxellois de Mme Hilde van de Velde a produit 20 à 30 embryons) puis de sélectionner ceux compatibles avec le receveur et de détruire ceux qui ne possèdent pas les caractéristiques génétiques requises.
La sélection des enfants à naître, bafouant la dignité intrinsèque de toute vie humaine, n’est autre qu’une "pratique eugéniste odieuse", expliquent-ils. Qu’il soit négatif (suppression d’un embryon porteur de caractéristiques génétiques inappropriées) ou positif (sélection d’un embryon porteur de caractéristiques génétiques appropriées et destruction des autres), l’eugénisme reste une instrumentalisation de l’individu humain.
En 2005, les Chambres fédérales ont accepté l’eugénisme négatif (DPI) mais voudraient parallèlement et paradoxalement interdire l’eugénisme positif (bébé médicament). En cautionnant le DPI qui rend possible le bébé médicament, le Parlement devra tôt ou tard accepter cette dernière pratique, notamment pour lutter contre le « tourisme de la grossesse ».
En conclusion, les évêques catholiques de Suisse proposent une autre alternative à ces pratiques éthiquement inacceptables : le développement des registres des donneurs et l’encouragement aux dons d’organes, de sang et de moelles osseuses. Le don de moelle osseuse d’un adulte compatible rendrait en effet inutile le recours aux "bébés-médicaments".
Zenit 07/06/06