Michel Barnier, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, revient dans Le Figaro sur les OGM. Le drame de Claude Lagorse, cet agriculteur qui exploitait du maïs génétiquement modifié et qui s’est suicidé alors que des militants anti-OGM s’apprêtaient à organiser un pique-nique dans son exploitation, rappelle “combien ce débat [sur les OGM] est à la fois difficile, nécessaire et attendu“, explique-t-il.
Le “Grenelle de l’environnement”, prévu à l’automne, devrait permettre d’aborder ce sujet. Il réunira, fin octobre, à Paris, des écologistes, des experts, des agriculteurs, des syndicats et les pouvoirs publics, afin d’élaborer une vraie politique environnementale.
Il existe deux réalités en matière d’OGM : la recherche scientifique d’un côté et la commercialisation de l’autre. La recherche sur les OGM a été autorisée parce que “nous devons savoir concrètement si nos connaissances sur les gènes et le vivant permettent d’améliorer la propriété des plantes dont nous avons tous besoin“, explique Michel Barnier. Grâce à ces connaissances, “les OGM pourraient permettre de concilier les besoins croissants en matière agricole avec l’exigence environnementale“. En ce qui concerne la commercialisation, il rappelle que seul le maïs MON810 est cultivé en France (depuis 1998) et qu’il n’existe que 20 000 hectares cultivés dans notre pays, soit 0,75% de la surface totale de maïs. Enfin, il rappelle qu’”en France comme en Europe, les OGM sont extrêmement contrôlés et réglementés, en vertu du principe de précaution“.
Il ajoute que nombre de dispositifs ont été mis en place afin de savoir “précisément où sont cultivés les OGM et pour sanctionner les opérateurs qui introduiraient illégalement des OGM“. Mais, conclut-il, “ces précautions prises, il est impératif et prioritaire de continuer les recherches. Sans cela, les Etats-Unis ou la Chine domineront l’agriculture mondiale et la recherche-développement de demain, nous plaçant dans une situation de dépendance“.
Le Figaro 09/08/07