Dans La Croix, Bruno Jeandidier, pédiatre, réagit à l’annonce de la Haute autorité de santé (HAS) de proposer systématiquement un dépistage de la trisomie 21 au cours des trois premiers mois de grossesse (cf. Synthèse de presse du 06/06/07).
Actuellement, le dépistage de la trisomie 21 repose sur plusieurs examens : échographie, marqueurs sériques, amniocentèse… Ce dépistage "évite" ainsi la naissance de 80% des enfants atteints de trisomie 21.
Pour Bruno Jeandidier, cette recommandation (trop peu distinguable d’une injonction ou d’une obligation) ne fait que légitimer et valider ce qu’il considère comme un "eugénisme démocratique".
Une telle mesure pose notamment la question – inquiétante – du devenir du regard porté sur les 20% d’enfants non éliminés, ces "ratés du dépistage", de l’altérité…
Finalement, n’est-il pas flagrant ce fossé qui se creuse "entre les discours, généreux, et les pratiques, d’exclusion", selon les mots de Didier Sicard, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ?
La Croix (Bruno Jeandidier) 02/08/07