Les enjeux commerciaux de la recherche sur l’embryon

Publié le 21 Nov, 2002

Alors que les premières découvertes médicales exploitables commercialement dérivées de la recherche sur les cellules souches embryonnaires ne sont pas attendues avant quinze ou vingt ans, il y a déjà de fortes batailles commerciales.

Le conflit qui a opposé WiCell et Geron, deux entreprises de biotechnologies américaines, en est un exemple. WiCell est une organisation américaine sans but lucratif, fondée en 1999 dans l’Etat du Wisconsin. Elle est chargée de fournir des cellules souches à un prix abordable à la communauté scientifique. Geron est la société qui a financé les recherches du professeur James Thomson de l’Université de Wisconsin, premier au monde à avoir, en 1998, isolé et cultivé des cellules souches embryonnaires humaines. Geron s’était opposée juridiquement au prix de vente de 5 000 dollars (7 246 francs) par lignées de cellules fournies aux scientifiques par WiCell.

Les observateurs indiquent qu’il est impossible de juger aujourd’hui du futur potentiel commercial des recherches sur les cellules souches embryonnaires, mais l’institut allemand de conseil en entreprises Helmut Kaiser l’estime à 57,7 milliards de dollars en 2010.

Au niveau des firmes suisses de biotechnologie, Novartis s’est dotée de règles claires et restrictives en la matière et a abandonné deux projets de recherche sur l’embryon en Autriche. Néanmoins, Thomas Cueni, secrétaire général d’Interpharma, affirme : « je me suis renseigné, Novartis n’a plus rien dans le domaine des cellules souches embryonnaires, mais l’entreprise reste intéressée à ce que la communauté scientifique poursuive ce type de recherches ». Quant à Marc Aubert, porte-parole de l’entreprise Serono troisième entreprise biotechnologique, il affirme que « Serono ne conduit pas de recherche dans ce domaine et n’a pas l’intention d’en entreprendre ».

 

Jacques Essinger, patron de Modex, explique « nous ne sommes absolument pas concernés par la recherche sur les cellules souches embryonnaires et n’avons aucun projet allant dans ce sens ». Cette société vaudoise vend déjà un produit, substitut de peau, qui utilise des cellules souches adultes tirées de composants du cheveu.

Le Temps (Willy Boder) 21/11/02

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