France: l’autoconservation d’ovocytes pourrait “bousculer l’équilibre bioéthique” actuellement existant

Publié le 18 Déc, 2012

 Alors que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) s’est récemment déclaré favorable à l’autoconservation des ovocytes, par les femmes, pour des raisons de convenances personnelles (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 13/12/12), le journaliste Jean-Yves Nau s’interroge sur Slate.fr et précise qu’ "une telle possibilité viendrait immanquablement bousculer l’équilibre bioéthique qui prévaut actuellement en France". 
Jean-Yves Nau explique ainsi qu’alors que "cet équilibre est fondé sur le strict usage thérapeutique des techniques de procréation médicalement assistée; et ce au bénéfice de couples ‘composés d’un homme et d’une femme en âge de procréer’ ", autoriser l’autoconservation des ovocytes "ouvre une brèche dans cet logique". En effet, cela "risque[rait] notamment d’encourager les grossesses tardives avec les conséquences médicales négatives connues pour les mères et les enfants après 40 ans et plus encore 45 ans". A cette question de la fixation d’un âge limite, et tout en se déclarant favorables à la pratique de l’autoconservation des ovocytes, les gynécologues précisent qu’ "il ne serait pas raisonnable de ne pas fixer de limite en raison de l’augmentation importante des risques obstéricaux liés à l’augmentation de l’âge maternel". 
S’interrogeant ensuite sur la question du financement de cette pratique, Jean-Yves Nau se demande si "l’obtention de ces grossesses décalées dans le temps pour des convenances personnelles seront […] prises en charge en totalité par la collectivité  comme celles obtenues après constatation de la stérilité du couple?". Car pour le journaliste, "c’est bien la ‘convenance personnelle’ qui apparaît comme la question nouvelle et centrale". Ainsi, il termine sur une interrogation: cette possibilité offerte aux femmes, et qui n’est pas sans soulever des problèmes éthiques, "sera-t-elle également en France, une première étape irréversible dans l’usage non médical de techniques jusqu’ici destinées à traiter des stérilités?".

 Slate.fr (Jean-Yves Nau) 14/12/12

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