USA : les produits abortifs couverts par les assurances santé privées ?

Publié le 26 Juil, 2011

Aux Etats-Unis, un rapport de l’Institut de médecine publié le 19 juillet 2011 recommande à l’administration Obama de demander, dans le cadre du programme de santé du gouvernement, aux compagnies d’assurance santé privées de couvrir les moyens de contrôle des naissances. Une proposition qui suscite la polémique outre-manche.

Si l’administration Obama suit cette recommandation, des programmes d’assurances pourraient se voir obligés d’inclure la pilule du lendemain, qui a un effet abortif, dans la section des médicaments et des services qu’ils doivent couvrir sous la rubrique "soins préventifs". Les entreprises pourraient faire payer les coûts supplémentaires aux assurés, leur faisant payer les avortements médicamenteux causés par les produits abortifs approuvés par la FDA.

Nancy Keenan, présidente du groupe pro-avortement NARAL a salué cette recommandation : "nous sommes convaincus que l’administration Obama va adopter cette recommandation scientifiquement fondée et qu’elle fera en sorte qu’une contraception abordable soit une réalité pour toutes les femmes".

Jeanne Monahan, directrice du Family Research Council’s Center for Human Dignity critique cette décision : "la véritable question ne concerne pas le "contrôle des naissances" mais plutôt des contraceptifs spécifiques qui peuvent avoir une fonction abortive, en particulier les contraceptifs d’urgence. Ce n’est pas une affaire d’opinion ou d’idéologie".  Elle rappelle que la pilule "Ella", dernièrement approuvée, est chimiquement similaire au RU-486 qui peut détruire un embryon après qu’il s’est implanté. "Quelle que soit la position de chacun sur les contraceptifs et produits abortifs […] elle n’a pas d’importance tant que les promoteurs de ces produits ne se soucient pas de leurs effets sur des embryons humains. Le fait est que de nombreux américains s’en soucient vraiment". Cette recommandation de l’Institut de médecine "exigera des gens qui sont en défaveur de ces produits, de couvrir et de participer à ce qu’ils considèrent répréhensible". Les gens ne devraient pourtant pas "être forcés à aller contre leur conscience", ajoute-t-elle.

Dans une déclaration diffusée le 19 juillet 2011, le Cardinal Daniel DiNardo, archevêque de Galveston-Houston et président du comité pour la vie des évêques américains, a dénoncé cette recommandation d’autoriser la couverture des produits abortifs et de la stérilisation chirurgicale. Il y repère "l’avancée d’une idéologie qui va au-delà de tout examen objectif des besoins médicaux touchant les femmes et les enfants". "Sans une protection légale suffisante relative aux droits de conscience, une autorisation de ce genre obligerait tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants à en subir le poids, tout en violant les profondes convictions morales et religieuses de beaucoup", explique-t-il, rappelant que "la grossesse n’est pas une maladie et la fertilité n’est pas un état pathologique". Le Cardinal DiNardo appelle le gouvernement à "se concentrer sur la nécessité pour tous les américains, y compris les immigrés et les pauvres, d’avoir accès à une couverture médicale de base, et non sur l’autorisation de pratiques facultatives controversées" et à "veiller à ce que celle-ci ne porte pas atteinte au bien des femmes et des enfants, à la conscience des employeurs, des travailleurs et des fournisseurs du service médical et au bien commun".

Zenit 22/07/11 – Lifenews (Steven Ertelt) 19/07/11

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