A l’occasion de l’ouverture du congrès de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) le jeudi 28 juin 2012 au Conseil de l’Europe à Strasbourg, Emmanuel Hirsch publie une tribune dans le Huffington Post, sur la possible légalisation de l’euthanasie en France.
Il souligne la nécessité de "repenser aujourd’hui les conceptions auxquelles renvoie ‘une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité’ ", en considération des "réactions assez contrastées suscitées par cette proposition". Il précise : "dans le contexte présent, il ne s’agit pas tant d’envisager […] les adaptations des ‘droits des malades en fin de vie’ à une extension aux pratiques d’euthanasie, que de faire apparaître au cœur du débat démocratique […] ce que signifie pour la société les valeurs promues et défendues au service de la personne malade et vulnérable au terme de son existence. »
Après avoir souligné les "dérives graves constatées" en Belgique, dix ans après la légalisation de l’euthanasie, Emmanuel Hirsch met en garde contre l’adoption de "solutions routinières, de directives et de protocoles fussent-ils strictement encadrés" s’agissant de la légalisation de l’euthanasie, qui nécessite une "approche au cas par cas." C’est pourquoi celui-ci se montre "favorable à une concertation publique menée sous l’égide d’une instance reconnue dans son attachement aux valeurs de notre démocratie, puisqu’il s’agit de considérer désormais que ces questions sensibles relèvent du débat de société et qu’il y aurait nécessité évidente à en délibérer collectivement. » Il précise : « ce n’est pas tant la mort de la personne qui doit mobiliser l’attention de nos politiques aujourd’hui que les conditions d’exercice d’un soin digne, compétent et responsable jusqu’au terme d’une existence. Il convient d’appréhender la fin de vie autrement que dans la phase terminale, comme un parcours de vie encore possible."
Le Huffington Post (Emmanuel Hirsh) 28/06/12
