Les parents face au “gender pour tous”

Publié le 8 Avr, 2013

 Le projet de loi sur le “mariage pour tous” est à mettre en lien avec un autre, celui du ministre de l’éducation national Vincent Peillon, relatif à la “refondation de l’école de la République”. Ce dernier prévoit entre autre, “d’introduire un nouvel enseignement obligatoire de morale laïque et d’éducation civique, ainsi que de lutter dès le plus jeune âge contre les stéréotypes de genre“.   Selon M. Peillon, ” ‘le but de la morale laïque est d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, éthnique, social, intellectuel’ pour ‘permettre à chaque élève de s’émanciper’ car ‘le but de l’école républicaine a toujours été de produire un individu libre’ “. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, renchérit: “dans nos valeurs, l’Education vise à arracher les enfants aux déterminismes sociaux et religieux et d’en faire des citoyens libres“. 

Grégor Puppinck, directeur de l’European centre for law ans Justice (ECLJ), dénonce “l’un de ces déterminisme [qui] serait l’identité du genre; la déconstruction des stéréotypes de genres est conçue comme un moyen d’émancipation des enfants“. Cette imposition de la théorie du genre dès l’école élémentaire est -elle réellement moins radicale que les expériences menées actuellement dans les crèches suédoises? (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 29/03/2013) Rien est moins sûr. Grégor Puppinck rappelle que le rapport de l’IGAS recommande “de remplacer les appellations ‘garçons’ et ‘filles’ par les termes neutres ‘amis’ ou ‘enfants’, de raconter des histoires dans lesquelles les enfants ont deux papas ou deux mamans etc.” Selon le rapport, il s’agit, par cette voie, “d’empêcher la ‘différenciation sexuée’ et l’intériorisation par les enfants de leur identité sexuelle“. 

Le directeur de l’ECLJ alerte: “si la loi Taubira sur le ‘mariage’ est adoptée, l’école publique devra non seulement ‘déconstruire les stéréotypes de genre’ dans l’esprit des enfants, mais en outre leur enseigner qu’il est normal d’avoir deux mères (et un père inconnu), ou deux pères (et une mère porteuse)“. Il ajoute: “Les parents qui voudront transmettre la morale naturelle à leurs enfants seront pris au piège: ils devront expliquer à leurs enfants qu’il ne faut pas croire tout ce qui est dit à l’école, mais qu’il faut se taire pour ne pas avoir d’ennuis“. Pour lui, il s’agit d’une “violation manifeste des droits naturels des parents“. “Les projets et déclarations de Mme Taubira et de M. Peillon témoignent  d’ailleurs sans ambiguïté de leur intention de ne pas respecter les droits des parents mais d’arracher les enfants pour les libérer”. 

 

Or poursuit-il, “la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît […] que ‘les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants’ (art 26.3)“. De plus, “en ratifiant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les Etats se sont engagés ‘à respecter la liberté des parents de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leur propre conviction (Art 18.4)“. Enfin, la Convention européenne des droits de l’homme impose aussi que: “l’Etat […] respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques” (art 2. du premier protocole additionnel). 

 

Récemment, un projet du Conseil de l’Europe “sur les droits et le statut juridique des enfants et les responsabilités parentales” a été proposé mais “rejeté par la Comité des Ministres après un intense trvail de ‘contre-lobbying’“. Ce projet prévoyait d’entériner le mariage, l’adoption, la PMA et la GPA pour les couples de même sexe. Il avait pour seul objectif “de refonder la famille sur la seule volonté (et non pas sur la biologie) et de poser le principe de l’acceptabilité et l’équivalence de tous les types d’unions et de procréation“. Mais ce rejet du projet laisse penser à Grégor Puppinck que cette tendance à vouloir imposer la théorie du genre, bien que forte, n ‘est  pas inéluctable. Il faut donc “ montrer en quoi consiste la véritable liberté, fondée sur la vérité. La vérité n’est pas inaccessible: c’est la vérité que tout enfant à un père et une mère et a besoin d’eux. Parce que ces enfants sont ceux des parents, et non de l’Etat, les autorités publiques ont le devoir de respecter les droits des parents d’éduquer leurs enfants“. 

 Zenit.org (Grégor Puppinck) 05/04/2013

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