PMA, GPA : L’enquête confidentielle de l’Académie de médecine sème le trouble

Publié le 23 Juil, 2013

La récente révélation de l’enquête réalisée par l’Académie Nationale de Médecine (Cf Décryptage de Gènéthique), de paire avec le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), pour recueillir l’expérience et l’opinion de ces médecins sur l’accès à l’assistance médicale à la procréation pour les couples de même sexe en France “sème le trouble et suscite de vives réactions“, précise le quotidien Le Figaro.  

 

Selon la lettre qui accompagne l’enquête, l’objectif est présenté de la manière suivante: l’enquête entre dans le cadre d’un “groupe de réflexion sur l’ouverture éventuelle de la PMA et de la GPA à des indications non médicales“. 

 

Mais une telle enquête choque des gynécologues. Et pour cause! Le recours à la PMA et la GPA pour les couples de même sexe est une pratique illégale en France et même si ces couples français y ont eu recours à l’étranger. L’un des gynécologues qui a reçu l’enquête, s’offusque: “C’est un scandale invraisemblable! On nous demande carrément si on transgresse la loi! Et si on est pour la PMA et la GPA pour les homosexuels!“. Une telle enquête est d’autant plus déplorable qu’elle “éman[e] d’une haute instance morale qui a pour vocation de conseiller le gouvernement…” ajoute-t-il. Le “piège” est clair selon lui. Car “le médecin qui fraude et qui reçoit cela [i.e l’enquête] est déculpabilisé“. L’objectif selon lui? “il y a […] une volonté de préparer les esprits, de dire ‘puisque ça se passe à l’étranger, pourquoi pas en France?’ “. A ce stade,”Comment ne pas penser que l’objectif réel de cette enquête s’inscrit dans la même logique que la circulaire Taubira sur la GPA, c’est à dire qu’elle se propose de partir de la réalité de quelques cas contra legem pour faire changer la loi?“. En effet, “l’Académie nationale de médecine [vient demander] à ses propres confrères d’avouer des comportements considérés à ce jour contraires à la déontologie médicale et à l’ordre public français” (Cf décryptage de Gènéthique). Comportements dont l’interdiction a pourtant été rappelée par la Direction générale de la santé, le 21 décembre dernier (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 06 février 2013). 

 

Enfin, il faut noter que cette enquête, bien que confidentielle, a été volontairement transmise à l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) par un médecin, “de manière à ce que [l’association] le difus[e] à tous ses adhérents” précise Doan Luu, porte-parole de l’APGL. Il ajoute: “Il est déjà sur notre forum, et certaines m’ont raconté l’avoir envoyé à leur gynéco avec une enveloppe timbrée, pour qu’ils n’aient qu’à le renvoyer“. 

 Le Figaro (Stéphane Kovacs) 24/07/2013

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