Manipulation du génome: “La science est sur le point d’engendrer une catastrophe”

Publié le 19 Déc, 2013
 
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Le Point, et à l’occasion de la sortie de son ouvrage “Où va l’humanité?” (1) le professeur Israël Nisand(2) met en garde contre la manipulation du génome. Selon le Pr. I. Nisand, “la science va nous permettre d’interférer dans le génome humain, et donc d’interférer sur notre propre évolution. […] Depuis 150 000 ans, les hommes n’ont cessé d’évoluer“, mais cette évolution était lente et “sous l’effet du hasard“. Avec les avancées de la science, une créature va, pour la première fois dans l’histoire du vivant, “se refabriquer” explique-t-il.
 
Actuellement, souligne le professeur de gynécologie-obstétrique, “nous sommes tous égaux dans notre génome, nous avons peu ou prou la même apparence et la même physiologie que les 80 milliards d’humains qui nous ont précédés“. Mais aujourd’hui, “certains milliardaires plus riches que les Etats poursuivent un rêve prométhéen“, celui de devenir immortels. Or, “si demain la science n’est plus au service de l’espèce mais de certains individus“, l’humanité sera divisée en deux espèces, dont l’évolution ne sera pas identique; “la science est sur le point d’engendrer cette catastrophe” alerte I.Nisand. 
 
Mais le gynécologue-obstétricien ne souhaite pas pour autant “contraindre” la recherche pour pallier cette catastrophe.
Il appelle à la “vigilance“, car “nul ne peut anticiper les effets d’un bricolage incontrôlable du génome“. En effet, toute avancée scientifique à ses dérives. Le Pr. I. Nisand donne l’exemple de l’échographie: sans remettre en cause “l’immense progrès qui permet de détecter les malformations particulièrement graves“, il dénonce le fait qu’elle sert “majoritairement à interrompre la grossesse quand l’enfant à naître n’est pas un garçon“. Ainsi, il alerte: “si nous n’encadrons pas les manipulations du génome, les conséquences seront pires que pour l’échographie“.
 
Il préconise que ce soit “la société civile toute entière de décider s’il faut utiliser une découverte ou la remiser au placard” ainsi que la mise en place rapide d’une “gouvernance mondiale” afin de décider “ensemble au niveau mondial de ce que nous voulons faire des recherches sur le génome humain“. 
(1) “Où va l”humanité?”, Israël Nisand, en collaboration avec Jean-François Mattéi
(2) Gynécologue-obstétricien au CHU de Strasbourg et professeur à la faculté de médecine

 Le Point (Christophe Labbé – Olivia Recasens)19/12/2013

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