Législation IVG: Espagne et France, mobilisation des pro et des antiavortement

Publié le 8 Jan, 2014

 En décembre 2013, le Conseil des ministres espagnol a approuvé un avant-projet de loi visant à limiter l’interruption volontaire de grossesse (IVG) (Cf Synthèse de presse quotidienne du lundi 23 décembre 2013). Au contraire, la France s’apprête à discuter du projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, dans lequel l’avortement est érigé au rang de droit (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 27 décembre 2013). 

 

Deux lois totalement opposées, qui suscitent de multiples réactions, tant chez les pro que chez les antiavortements.
Côté espagnol, le Parti socialiste ouvrier (PSOE) dénonce “une attaque incompréhensible contre les droits des femmes“. Mais pour les associations pro-vida, au contraire, “cette réforme est le fruit de [leur] mobilisation“, a déclaré le Dr Gador Joya, pédiatre et porte-parole de la campagne “Derecho a Vivir” (“Droit de vivre”). Il ajoute que la réforme de Zapatero de 2010, qui a fait de l’avortement un droit, “ne répondait à aucune demande sociale“. Le sénateur de droite Luis Peral, rappelle quant à lui que son parti a toujours défendu le droit à la vie, d’ailleurs inscrit dans les statuts du parti, le PP (Partido popular): “Après sa prise de fonction, Ruiz-Gallardon [ministre de la Justice] a commencé à élaborer un projet, en consultant plusieurs sources: des parlementaires, des associations provie, etc.“. Il précise que des conditions à l’avortement doivent être rétablies afin d'”écart[er] la liberté de choix qui prévaut actuellement jusqu’à quatorze semaines1. L’avortement eugénique est infâme“, le sénateur se référant notamment aux foetus avortés parce que diagnostiqués trisomiques. 

 

Côté français, et à quelques jours du débat à l’assemblée nationale du projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes (à partir du 20 janvier 2014) , les opposants à l’avortement se mobilisent, notamment en appelant à la Marche pour la Vie le 19 janvier prochain. Et pour cause, ils redoutent une banalisation des avortements. Le député UMP Philippe Gosselin, quant à lui, alerte : “l’IVG est aujourd’hui une exception dans les conditions fixées par la loi. Là, il pourrait devenir un droit comme un autre“. Les amendements qui s’apprêtent à être votés “revienn[ent] totalement sur la lettre et l’esprit de la loi de 1975“. Cette modification “ne peut pas se faire en catimini“. 

(1) La loi de juillet 2010 autorise l’IVG jusqu’à 14 semaines de grossesse sans motif précis et jusqu’à 22 semaines en cas de risque pour la santé de la mère et/ou de graves anomalies du fœtus.

 Valeurs actuelles (Mathieu de Taillac) 09/01/2013 – Metro News (Gilles Daniel) 09/01/2013

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