Dans le cadre du cancer du sein, la chimiothérapie risque de “provoquer une insuffisance ovarienne en diminuant la quantité et la qualité des ovules stockés dans les ovaires“. Car le stock en lui-même n’est pas renouvelable. Seule solution proposées aujourd’hui aux femmes pour avoir un enfant après la chimiothérapie, recourir à la congélation de leurs ovocytes ou à la congélation d’embryons et donc à la stimulation ovarienne qui n’est pas sans risques.
Mais cela pourrait changer. En effet, “un traitement hormonal pourrait aider les jeunes femmes atteintes d’un certain type de cancer du sein à mieux préserver leur fertilité durant la chimiothérapie” et à prolonger leur vie. L’essai clinique de phase 3 révèle qu’en recourant à une injection mensuelle de goséréline au cours de la chimiothérapie, le risque de défaillance ovarienne diminue de 64%. Comment? Le traitement bloque la production d’oestrogène, “provoque une ménopause temporaire” et préverve ainsi davantage la fertilité de la patiente.
L’essai clinique a porté sur une cohorte de 257 femme non-ménopausées, atteintes d’une “tumeur cancéreuse du sein avec des récepteurs hormonaux négatifs“. Selon les résultats de l’essai, seuls “8% des patientes qui ont reçu une injection menstruelle de [goséréline] ont eu une défaillance ovarienne après deux ans, contre 22% dans le groupe témoin“. En outre, ces femmes présentaient “deux fois plus de chances d’avoir une grossesse normale après la fin de la chimiothérapie”.
Pour le Dr Halle Moore, de la Cleveland Clinic, principal auteur de l’étude présentée de la conférence annuelle de l’American society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago, “non seulement la goséréline paraît être très sûre, mais elle est aussi efficace alors que ce traitement accroît les chances d’avoir une grossesse et de donner naissance à un enfant en bonne santé après une chimiothérapie“.
Leparisien.fr 30/05/2014
