Pays bas, Belgique : Les médecins pratiquant l’euthanasie sur la « pente glissante »

Publié le 11 Août, 2015

« Même dans les pays où le suicide médicalement assisté est légal, les médecins ont souvent des réticences à aider les patients qui demandent à mourir. » C’est le constat fait par plusieurs études européennes, mais qui n’empêche pas l’accroissement du nombre d’euthanasie.

 

L’une des études passe en revue les demandes de suicides assistés dans une clinique néerlandaise en 2012-2013 : dans la plupart des cas, les personnes n’ont pu « convaincre leur médecin de famille de passer à l’acte », et font donc appel à cette « clinique de la fin de vie ». Dans cet établissement, 25% des requêtes sont acceptées. Les autres « meurent ou retirent leurs demandes avant que leur situation n’aie été évaluée ».

 

L’auteur note aussi que certains médecins rejettent les demandes par conscience ou « parce qu’ils ne sont pas sûrs que le cas remplisse les critères fixé par la loi ». Ils sont plus enclins à « approuver l’euthanasie pour des patients présentant des souffrances intolérables que pour ceux présentant des problèmes psychologiques ».

 

Une autre étude présente les résultats belges : les suicides médicalement assistés représentent 4,6% des décès en 2013, contre 1,9% en 2007. Dans ce pays, le nombre d’euthanasie augmente dans toutes les situations et dans tous les établissements de santé, mais encore plus et « de façon dramatique » chez « les femmes, les personnes de plus de 80 ans, les personnes avec un faible niveau d’étude et les résidents de maison de retraite ». Selon un chercheur belge, « cette augmentation était à attendre : durant les premières années après la légalisation[1] les médecins étaient encore hésitants, aujourd’hui ils sont sur la pente glissante ».

 

L’étude « la plus troublante » constate qu’aux Pays Bas, 7% des personnes euthanasiées l’ont été « parce qu’elles étaient fatiguées de vivre », et 4% « pour souffrance psychologique », incluant dans la plupart des cas la solitude.

 

Les auteurs appellent à « un sursaut éthique » : « Au vu de ces résultats, je pense que le carton rouge doit être levé » a déclaré l’un d’eux.

 

[1] 2002

 

 

Reuters (10/08/2015)

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