Une enquête suédoise préconise l’interdiction de la GPA

Publié le 28 Fév, 2016

Les conclusions d’une enquête sur la GPA demandée pour le gouvernement suédois ont été rendues la semaine dernière. Le rapport préconise d’interdire totalement la GPA, qu’elle soit « commerciale » ou « altruiste », et de sanctionner les couples qui  y auraient recours à l’étranger. Le Parlement devrait approuver ces conclusions d’ici la fin de l’année. La décision suédoise est « un véritable pas en avant », dont se sont félicitées les féministes et militants pour les droits de l’homme.

 

Quelques voix se sont élevées contre ces conclusions. Principalement des pères d’intentions, qui ont déclaré : « Si une femme se propose d’être mère porteuse, il serait injuste de l’en empêcher ». Le rapport dénonce à l’inverse les pressions exercées sur les mères porteuses. N’est-ce pas « la demande qui alimente cette industrie » ?

 

Souvent présentée avec des images d’enfants ou de couples heureux, il se cache pourtant derrière la GPA une industrie qui achète et vend des vies humaines dénonce l’enquête suédoise. Depuis que la pratique de la GPA s’est répandue dans les années 70, elle a été source de nombreux scandales et abus : décès de mères porteuses, avortement ou abandon d’enfants handicapés, usines à bébés en Asie. Il s’agit d’une véritable marchandisation de l’homme qui peut ainsi être ainsi résumée : « Cliquez ; choisissez la race et la couleur des yeux ; payez et un enfant vous sera délivré ».

 

L’enquête refute par ailleurs l’argument d’une GPA « altruiste » : légaliser la GPA altruiste ne fera pas disparaître ce commerce, comme le montre l’expérience internationale. Et « de toutes évidences ces mères porteuses sont payées « sous la table ». « On ne peut pas demander à une femme de renoncer à ses droits sur un enfant qu’elle n’a jamais vu ni appris à connaître, ce qui en soi représente déjà une pression inacceptable ». La notion de « GPA altruiste » est un « leurre » : « comme si l’exploitation consistait uniqueement à donner de l’argent à une femme. Moins on la paye, moins elle est exploitée ? »

 

 « Il est temps que l’Europe prenne ses responsabilité : Nous sommes les acheteurs, nous devons montrer notre solidarité et stopper cette industrie aussi vite que possible. » conclue Kajsa Ekis Ekman, journaliste suédoise et militante féministe.

The Guardian (25/02/2016)

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