L’inégalité homme-femme, un faux argument pour justifier l’autoconservation ovocytaire

Publié le 29 Mar, 2016

Les 130 médecins et biologistes « hors la loi », auteurs du manifeste du 17 mars dernier (cf. PMA : 130 médecins et biologistes “hors la loi” réclament un plan infertilité), contestaient l’interdiction de l’autoconservation ovocytaire au nom de l’égalité homme-femme. Ils expliquaient que « les hommes peuvent en France librement conserver leurs spermatozoïdes par congélation », « sur simple ordonnance, dans tout laboratoire de ville agréé ».

 

Toutefois, Jean Yves Nau fait remarquer que « la réalité est un petit peu plus compliquée », et que les auteurs du manifeste « n’ont pas craint de simplifier la réalité pour mieux justifier certaines de leurs revendications ».

 

L’autoconservation ovocytaire « ne peut, en France, être pratiquée que si la femme présente une pathologie à haut risque pour sa fertilité ou encore si elle souhaite donner une partie de ses ovocytes ». Une autoconservation « préventive » est interdite. Mais la loi prévoit « sans ambigüité aucune » que « la préservation de la fertilité par autoconservation n’est autorisée que sur indication médicale – et ce pour les hommes comme pour les femmes »[1]. La « ‘convenance’ n’est nullement autorisée » pour les hommes.

 

Pour le professeur Jacques Lansac, ancien président de la Fédération des Cecos[2], les auteurs du manifeste « sont allés un peu vite pour justifier leur discours égalitaire. Il n’en reste pas moins vrai que les pratiques de recueil et de congélation du sperme sont plus simples que celles des ovocytes et que la baisse du nombre des ovocytes est plus rapide avec l’âge que celle de la numération des spermatozoïdes. Mais cette inégalité est biologique, et il faut ici s’adresser au Créateur ».

 

 

[1] Article L.2141.11 du Code de la santé publique.

[2] Centres d’Etudes et de Conservation des Œufs et du Sperme.

 

Slate (28/03/2016)

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