Les organoïdes, un outil au service de la recherche

Publié le 25 Mai, 2016

Les « organoïdes » ne sont plus du domaine de la science-fiction : ces « organes en modèle réduit » existent et leurs techniques de fabrication ont beaucoup progressé depuis cinq ans. Certains sont sur le point d’être commercialisés. Ils constituent « d’ores et déjà un outil à la fois rapide et rentable pour les tests pharmacologiques ».

 

Un organoïde est un mini-organe en 3 dimensions, créé à partir de cellules souches iPS « cultivées en suspension dans  un milieu liquide approprié » (cf. Des chercheurs créent des « mini-organes » in vitro).

 

Thomas Hartung, professeur à l’université américaine Johns-Hopkins de Baltimore a pour sa part créé des « mini cerveaux de la taille de la pointe d’un stylo à bille » qui devraient être commercialisés en 2016 par la compagnie américaine Organome. Ces mini cerveaux n’ont pas l’anatomie réelle d’un cerveau mais possèdent une partie de sa fonctionnalité : les cellules communiquent entre elles, mais dépourvues d’afflux sanguins, elles n’ont pas accès aux nutriments et à l’oxygène essentiels à leur croissance. Ces organoïdes permettent d’étudier des maladies résultant d’un défaut dans le développement ou la dégradation d’un organe précis, comme la sclérose en plaques, l’autisme, les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Ils sont également utilisés pour des recherches sur les infections virales (par exemple Zika), les traumatismes ou encore les accidents vasculaires cérébraux.

 

Thomas Hartung estime que « les organoïdes sont les cultures cellulaires du XXIème siècle. Un organoïde peut nous en dire plus qu’une simple culture cellulaire in vitro en deux dimensions (…) mais cela reste un compromis entre complexité et faisabilité » car les organoïdes restent des « organes simplifiés ».

 

En Suisse, l’entreprise QGel a mis au point des « tumoroïdes », des organoïdes tumoraux qui « permettent de comparer très rapidement l’efficacité des médicaments sur ces tumeurs », dans le but de prescrire au patient le traitement le plus efficace. QGel vend déjà ses kits aux laboratoires de recherche.

 

Le Monde, Nathalie Jollien (23/05/2016)

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