Au CHRU de Nancy, en février dernier, « une équipe pluridisciplinaire opérait une maman et son fœtus atteint de spina-bifida ». L’enfant est née le 16 avril, « certes prématurée et dans des conditions difficile », mais elle « se porte aussi bien que possible ». Les séquelles seront « atténuées », et la petite fille pourra marcher.
La spina-bifida « est une malformation congénitale grave », due à une « ouverture de la moelle épinière qui baigne dans le liquide amniotique et s’endommage ». L’opération doit avoir lieu avant la 24ème semaine de grossesse. Il s’agit de « fermer cette ouverture pour ralentir les risques de lésion des tissus neuronal et cérébral ».
A Nancy, « toute une équipe s’est mobilisée, croisant la technicité de cinq spécialités ». Après six ans de formation auprès d’une équipe américaine en pointe sur la chirurgie fœtale, le CHRU de Nancy s’inscrit désormais comme hôpital de référence, avec les hôpitaux Necker et Trousseau à Paris[1]. L’opération in utero demeure « à haut risque » : l’ « utérus de la maman doit être ouvert et demeurer aussi souple que possible pour éviter les contractions et le manque d’oxygénation du fœtus ». L’intervention, sous microscope opératoire, est réalisée sur le fœtus qui pèse alors « à peine 500 grammes ».
En France, « l’acceptabilité de l’opération in utero est encore faible »[2], pour deux raisons selon le Professeur Olivier Klein du CHRU de Nancy : « Parce que les risques sont grands. Mais aussi parce que la France est le seul pays au monde à proposer une interruption médicale de grossesse jusqu’au 9ème mois ».Toutefois, « de plus en plus de parents refusent cette interruption médicale de grossesse », ce qui a motivé son équipe à « développer les possibilités d’interventions in utero ».
[1] Cf. Première opération in utéro sur un fœtus touché par une malformation congénitale
[2] Cf. Thérapeutique fœtale : L’Académie de médecine sceptique
Le républicain lorrain, Laurence Schmitt (1/07/2016)