« La proportion de femmes sans enfant a-t-elle atteint un pic en Europe ? ». L’Ined s’est posé la question, et vient de publier son étude sur l’évolution de l’infécondité depuis cent ans.
Historiquement, les femmes sans enfant étaient plus nombreuses au début du XXème siècle, du fait de la Grande Guerre : la proportion atteignait alors près d’un quart des femmes européennes. Ce taux atteint ensuite son plus bas niveau pour les femmes nées dans les années 1940 : 10% d’entre elles n’ont pas d’enfants. Puis de nouveau, ce taux s’élargit, « avec des variations très nettes selon les pays » : il atteint en moyenne 15% en Europe du Nord et 18% en Europe de l’Ouest. En Europe du Sud, il augmente jusqu’à 25% pour les femmes nées dans les années 1970, et pourrait encore s’aggraver.
Pour les chercheurs, les taux actuels s’expliquent par « la faiblesse des politiques familiales et les inégalités de genre encore très marquées », qui « rendent difficile la conciliation entre travail et famille ». Dans les pays concernés, « les femmes pour la plupart ne planifient pas de ne pas avoir d’enfants, mais les contraintes les poussent à retarder l’échéance et, in fine, elles n’auront pas d’enfants », commentent Tomas Sobotka, coauteur de l’étude.
Note Gènéthique :
Démographie : baisse de la fécondité et recul l’espérance de vie en France
La Croix, Marie-Verdier (11/01/2017)