L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) publiait au mois de mars son dernier sondage réalisé par l’Ifop, et annonçait que « 95% des Français sont favorables au droit à l’euthanasie ». Interpellé par ce chiffre anormalement « massif », Lionel Poussery, journaliste pour Envoyé spécial, s’est interrogé sur la formulation des questions du sondage. Son enquête a été diffusée le 13 avril.
La question posée par l’Ifop était la suivante : « Selon vous, la loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de ces personnes souffrant de maladies insupportables et incurables si elles le demandent ? » Les termes « souffrance », « incurable », « insupportable » sont loin d’être neutres. Pour Alain Garrigou, directeur de l’Observatoire des sondages, « ce n’est pas une question neutre : [elle] incite à la compassion et fait de celui qui n’accepte pas une sorte de salaud ». Pour l’expert, il s’agit là d’une « faute méthodologique », la formulation est « volontairement biaisée pour orienter les réponses dans le sens du commanditaire ».
Un autre sondage réalisé pour le collectif Soulager mais pas tuer posait la question suivante : « Quand vous pensez à votre propre fin de vie, quels sont, parmi les points suivants, les deux qui vous semblent prioritaires ? ». Seuls 34% des sondés répondaient l’euthanasie.
France info (14/04/2017)