En Allemagne, le dépistage prénatal non invasif de la trisomie 21 (DPNI) est commercialisé depuis 2012 par la société pharmaceutique Lifecodexx (cf. Mise sur le marché du nouveau test de dépistage de la trisomie 21 dans quatre pays européens). Depuis deux ans, la question du remboursement de ce test par les caisses d’assurance-maladie fait débat. Un rapport de la Commission fédérale conjointe des médecins, dentistes, psychothérapeutes, hôpitaux et caisses d’assurance-santé est attendu à l’automne, et pourrait clore les discussions.
En 2012, le test coûtait 1 000€, il revient aujourd’hui à 299€. Plus de la moitié des caisses d’assurance-maladie allemandes « auraient déjà accordé des remboursements au cas par cas », dans ce pays où « trois quarts des femmes enceintes ont plus de 35 ans et entrent dans la catégorie des grossesses à risque ». Pour ses partisans, le remboursement est une question de « justice sociale ».
Mais cet avis n’est pas partagé unanimement : « Si ce test est remboursé, la pression sociale sur les femmes sera importante pour les pousser à la faire », s’inquiète Hubert Hüpe, député chrétien démocrate. « Effectuer ce test sanguin risque de venir banal et presque automatique. Or les conséquences ne sont rien de moins que la mort de l’enfant à un stade précoce », déclare de son côté Axel W. Bauer. En effet, les estimations montrent qu’ « en cas de détection de trisomie, 90 % des femmes choisissent d’avorter ». Et « dans les faits, on voit de moins en moins d’enfants trisomiques en Allemagne », constate l’ancien membre du conseil d’éthique.
La Croix, Delphine Nerbollier (27/06/2017)