Plus que du matériel de bureau ou des outils de communication performants, les nouveaux ordinateurs ont fait des progrès fulgurants. Les algorithmes, sources des récents progrès, ont développé leurs potentialités. Leur efficacité s’est amplifiée grâce au développement d’Internet, procurant ainsi une très grande base de données aux chercheurs. Les Gafam (acronyme formé des initiales des géants du Net, Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft), particulièrement intéressés par ces progrès, investissent massivement dans la recherche. Ces avancées, ainsi que certains « gourous technologiques » font rêver à un avenir meilleur…
Un rapport d’experts internationaux, The malicious use of AI: forecasting, prevention and mitigation, met en garde contre la multiplication exponentielle des « risques nouveaux engendrés par l’intelligence artificielle (IA) ». Ces 26 chercheurs et experts d’université, d’organisations non gouvernementales et d’associations anglo-saxonnes ont dressé un tableau apocalyptique des dangers de l’intelligence artificielle. «Il y a de sérieux risques si la technologie est utilisée à de mauvaises fins», résume l’Electronic Frontier Foundation, une association américaine qui a contribué au rapport.
Armes numériques, attaques terroristes à l’aide de drones ou de robots, surveillance des populations ou intervention dans des élections, la liste des attaques possibles est grande et retrouver les responsables de ces attaques ne sera pas aisé. « L’utilisation croissante de l’IA sera particulièrement efficace, finement ciblée, difficile à attribuer et pourra exploiter les vulnérabilités des systèmes intelligents», explique le rapport.
Ces experts pointent les risques de piratages ciblés des particuliers, comme les attaques de gouvernements par des Etats voyous ou totalitaires, de cybercriminels ou d’organisations terroristes. Ils concluent qu’il est encore temps d’agir pour limiter ces risques nouveaux.
Le Figaro, Marc Cherki (21/02/2018); CNRS (21/02/2018)