Mardi, la société américaine de biotechnologie AquaBounty a annoncé que le gouvernement canadien autorisait la production commerciale d’un premier saumon génétiquement modifié destiné à la consommation. L’entreprise commencera dès que possible l’élevage de son saumon transgénique sur l’île du Prince Edouard, dans le but d’en produire annuellement 250 tonnes. Ce saumon de l’Atlantique s’est vu greffer le gène de l’hormone de croissance d’une autre espèce, pour lui faire atteindre sa taille adulte en 16 à 18 mois, au lieu de 30 mois.
Après l’avoir autorisé à la consommation en 2016 (cf. Canada : commercialisation des premiers saumons transgéniques), le Canada est le second pays « à autoriser la production industrielle d’un animal génétiquement modifié, juste après les Etats-Unis » précise l’organisation Vigilance OGM. Selon Aquabounty, « l’Argentine, le Brésil et la Chine ont aussi autorisé l’élevage de saumon transgénique à titre expérimental ». L’étiquetage n’étant pas obligatoire, « davantage de Canadiens mangeront du saumon génétiquement modifié à leur insu », dénonce l’ONG Réseau canadien d’action sur les biotechnologies.
Complément du 09/02/2023 : L’entreprise américaine a annoncé son intention de cesser la production de saumons dans son usine canadienne. Toutefois, elle continuera de produire des œufs de saumon génétiquement modifiés qui seront ensuite envoyés aux Etats-Unis. Ainsi « la vente de saumon génétiquement modifié se poursuivra au Canada, mais les saumons viendront tous des Etats-Unis ».
Les associations réclament toujours l’étiquetage obligatoire des produits génétiquement modifiés. Une demande qui a été refusée par le gouvernement fédéral.
Sources : Le Devoir (3/04/2019) ; Radio Canada, Julien Lecacheur (08/02/2023)