Les résultats scolaires ne sont pas inscrits dans l’ADN d’après une étude

Publié le 17 Mar, 2020

Une étude de l’Université de Bristol a montré que « les données génétiques des élèves ne permettaient pas de prédire leurs résultats scolaires avec suffisamment de précision et ne devraient pas être utilisées pour concevoir un programme d’études génétiquement personnalisé ou adapter l’enseignement ». Les résultats ont été publiés dans la revue eLife[1].

Des chercheurs de la Bristol Medical School et de la MRC Integrative Epidemiology Unit se sont fondés sur « les données génétiques et éducatives de 3 500 enfants de l’étude “Children of the 90s” de Bristol ». Ils ont comparé les « scores polygéniques » des élèves, qui « combinent les informations de tout le matériel génétique sur l’ensemble du génome », avec les résultats de leurs examens scolaires « à l’âge de 7, 11, 14 et 16 ans ». Leur analyse a montré que les scores génétiques « ne prédisaient que modérément les résultats scolaires à chaque âge ».

Selon le Dr Tim Morris, auteur principal de l’étude et chercheur principal associé à la Bristol Medical School, « la meilleure information dont nous disposons actuellement pour prédire les performances d’un élève est la qualité de ses résultats scolaires au cours de son enfance ». « Lorsque nous ne le savons pas, par exemple au début de la scolarité, nous pouvons faire de meilleures prédictions sur les performances scolaires futures d’un élève en connaissant le niveau d’éducation de ses parents qu’en connaissant son ADN » affirme-t-il. « Certains élèves ayant un faible score polygénique sont très performants à l’âge de 16 ans », détaille le chercheur, alors que « certains de ceux dont on aurait prédit, d’après leurs gènes, qu’ils feraient partie des 5 % les moins performants se trouvent en fait parmi les 5 % les plus performants ». Ce qui « contredit l’idée que l’on puisse prédire précisément les performances scolaires d’un enfant à partir de son ADN ». Pour le Dr Morris, « les résultats scolaires sont incroyablement complexes et influencés par un large éventail de facteurs, notamment les caractéristiques des parents, l’environnement familial, la personnalité, l’intelligence, la génétique, les enseignants, les pairs et les écoles, et – bien qu’on l’oublie souvent – le hasard ou des événements aléatoires ».

Pour aller plus loin :

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Phys.org, University of Bristol (11/03/2020)

Photo : klimkin de Pixabay

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